En 1972, les Rolling Stones, exilés et coupés du monde, vont réaliser un album majestueux qui, incompris pour la plupart à sa sortie, fut rejetés par les critiques. Les années leur donneront tort. Exile on main Street est une aventure musicale, un condensé de ce qui fait la force du rock.
Il ne contient pas des «jumpin' jack flash », des « sympathy for the devil » ou encore des « gimme shelter » mais un véritable hommage aux sources du rock : le blues et ses pionniers américains avec des titres comme « sweet virginia », nous dégageant un paysage de l'Amérique profonde, country, ou « shine a light », pièce grandiose faisant ressortir toute la force du gospel, un choc tellurique dont on ne ressort pas indemne.
Keith et sa bande sont à l'apogée de leur art.
Les finitions réalisés à Los Angeles ont beaucoup apporté, notamment les choeurs, pur délice offrant un envol supplémentaire aux morceaux, mais on ressent à l'écoute cette atmosphère chaude et exaltante, ces heures passés durant dans le sous-sol de la villa Nellcote par les stones et leur entourage, qui font de Exile on main street un album pur, un joyaux d'une authenticité rare pour un groupe qui était déjà au sommet de la notoriété et inclassable tant il fait figure à part dans la grande discothèque du rock.