J'ai longtemps pensé que le rap était un style musical dépourvu de tout ce qui est ou peut être agréable dans la musique. J'ai mis du temps à comprendre qu'il ne fait pas partie d'une classe à part, mais qu'il existe tout simplement du bon et du mauvais rap, comme il existe de la bonne et de la mauvaise musique dans tous les autres genres musicaux, selon les gouts propres à chacun.
À la première écoute, les chansons d'Orelsan sont simples et relativement accessibles. On pourrait croire à du commercial simple et brut. Mais il y quelque chose dans son style, ce quelque chose de spécial et d'original qui l'écarte du monde commercial et qui en fait un artiste. Ce quelque chose qui m'a incité à m'interesser à l'artiste lui même et à écouter ses morceaux plus attentivement.
Dans la plupart de ses chansons, il incarne le personnage d'une victime de la société qui tente tant bien que mal de s'en sortir mais qui s'enfonce toujours plus profondement dans ses problèmes et qui finit par sombrer dans l'alcool et dans les drogues pour échapper aux difficultés et pour oublier ses fautes ou ses remords. À travers ce personnage parfois très antipathique, ce sont les problèmes d'une génération toute entière prise dans les filets du système qui sont exposés, une génération sous l'emprise de la société de consommation ou encore une génération perdue qui n'arrive pas à suivre le changement (Changement rpz).
Orelsan critique, Orelsan dénonce, et Orelsan ne se prive pas d'insulter le système politique, ou encore les groupes financiers dont les ficelles sont tirées par un gouvernement avare et profiteur.
Il aborde des sujets graves mais d'actualité, et qui ont parfois choqué au point de déclancher des polémiques, comme la violence conjuguale (cf Sale Pute).
Ses chansons sont en elles même musicalement diverses, travaillées et marquées par un côté éléctro. Orelsan est un artiste intéressant et talentueux.... En l'attente de son prochain disc !