Opening
7.4
Opening

Album de Superpoze (2015)

Un songe suspendu entre deux mondes

Les bouteilles sont vides, les cendriers sont pleins, les cœurs sont légers, les paupières sont lourdes, les conversations ralentissent, les lumières s'éteignent, la musique résonne, toujours. Il est temps de quitter le doux cocon de ce petit salon perdu dans la nuit pour retourner vers le vaste monde de la vie de tous les jours, évoluant doucement dans la parcelle reliant ces deux mondes.


Les rues qui se réveillent doucement, les lumières qui s'allument, les premières voitures qui circulent. Le métro qui redémarre, les lumières qui vous aveuglent, les premières rames qui vous emportent.


Me voilà suspendu en apesanteur au milieu de la ville endormie, propulsé dans la pénombre embrumée doucement éclairée par la lumière orangée blafarde des réverbères, lanternes flottant autour de cette rame voguant paisiblement dans le brouillard infini du royaume des songes, perdu quelque part au cœur d'un espace-temps étendu à l'infini.


Trip mélodique mélancolique, froidement émotif, ballet électronique entêtant, les basses ricochent sur les parois de ma boite crânienne, les airs aériens flirtent légèrement avec les contours glissant d'un cerveau flottant dans les reflues alcoolisées d'une nuit bien arrosée, calmement bercé par les assauts répétés d'un sommeil conquérant, au milieu duquel dansent lentement quelques notes de pianos.


J'apprécie la frénésie de la ville quand elle est calme, le son de la ville quand elle se tait, confortablement ballotté par le doux basculement de la rame de métro et les envolée rêveuses lentes lancinantes d'Opening, me transportant tour à tour dans les paysages paisiblement crépusculaires d'une succession de collines enneigées, d'un champs émergeant des premières gelées, d'un océan assombrie infinie balayé par la pluie, fonçant à mi-hauteur dans l'obscurité, l'aurore à l'horizon, le soleil en bout de ligne.


Et soudain, plus rapidement qu'un voyage sans fin, le terminus.


Le début d'une nouvelle journée dans ce putain de monde réel.


Le charme est rompu, Superpoze ne s'apprécie que dans un état d'esprit bien définit, quelque part sur une passerelle suspendue entre deux monde.

Clode
7
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le 3 nov. 2015

Critique lue 368 fois

6 j'aime

Clode

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