Moumoumoumou stache ! stache ! stache !
Muse aime bien surprendre son auditeur. Muse aime bien aussi Queen, U2, Stevie Wonder maintenant. Et les James Bond aussi. Ah oui et Keane aussi, mais ça on le savait depuis leur quatrième album.
Vous l'avez compris, ce nouvel album est très (trop peut-être, à voir) référencé. Bourré d'influences, il contient néanmoins le cachet Muse, et tant mieux.
La prod' du disque est un peu plus intimiste que celle de Black Holes And Revelations et de The Resistance. Qui plus est, pas mal de chansons ne sont pas taillées dans les moules classiques des tubes qui cassent la baraque. Mais le style reste proche des opus précédents, le côté burlesque encore plus appuyé. C'est pour ces raisons que cet album risque de décevoir et les anciens fans, et les nouveaux fans, voire le grand public.
Pourtant, il n'a selon moi pas à rougir face aux autres oeuvres du groupe. Les mélodies sont très présentes, un aspect grand guignol ressort. Le tout est saupoudré d'élements electro/dancefloor/dubstep ! Mais aussi funk (Panic Station) , pop et hard rock. Bref, l'album est d'une très grande variété, et joue parfois sur la surenchère, parfois sur le minimalisme (magnifique chanson que Madness).
Autre élément de surprise : le bassiste a composé deux chansons, et le résultat est réussi. Save Me est une balade aérienne, où la voix juvénile du bassiste crée une ambiance nébuleuse. Le deuxième titre (Liquid State) est plus rock, avec un léger côté stoner agréable. La chanson est certes courte, mais très intense, sans toutefois exploser comme on pourrait s'attendre d'une chanson plus classique.
Après, on peut toujours statuer que Muse ne fait plus de rock, et qu'ils n'ont plus une production digne de ce nom. On pourrait aussi leur reprocher de plagier un petit peu partout, mais cela serait ne pas connaître un aspect de leur démarche actuelle, qui est de reprendre quelques passages musicaux pour en sortir autre chose. Cet album est moins accessible que d'habitude certes, parfois même minimaliste. Mais plusieurs écoutes pourraient faire changer d'avis ceux qui y sont pour le moment réticents. A condition bien sûr de ne pas en attendre quelque chose de particulier, et de se laisser porter par leur style, en constante évolution.