The 2nd Law
5.2
The 2nd Law

Album de Muse (2012)

L’idée de base était de faire une chronique du nouvel « album » de « Muse », the 2nd Law.
Etant donné l’immense passif de médiocrité du groupe, c’est circonspect, inquiet et d’avance blasé, je le confesse, que je lance la galette.
Et quid, alors ? Oh bordel, toutes mes craintes se concrétisent. Et sinon, par rapport aux précédent ? De quoi manger ? du bon ?

Ben pareil. Tout pareil, depuis Absolution, et le reste (même plus envie de me souvenir du noms des bouses qu’a pu pondre ce groupe depuis Origin of Symmetry). Muse fait du Muse et se montre content de faire du Muse, jusqu’à la gerbe.
On a donc, dans le désordre : du rock de stade flamboyant (pompeux), technique (dégoulinant), émotionnel (chouinard), épique (wagnerien) , Pop (au sens Lady Gaga) .
Muse expérimente, aussi, comme Radiohead (non, nulle comparaison), avec l’introduction d’un peu d’électronique (du dubstep) , de sonorités orientales (façon compile Tuning 2011).
On trouve aussi du funk . (sic). Du funk. Oui, et du funk qui planque très très mal sa repompe de Queen, justement . Muse mort la poussière, mais crie que même pas mal, ça se verra pas. Et le fan de base ne le voit pas, justement. Freddy Mercury pisse de rire dans sa tombe, je l’espère.
Bref, on retrouve peu ou prou tous les ingrédients qui composent la soupe que sert Muse, plus ou moins réchauffée, depuis 2006.

Le groupe a pourtant quelques bonnes idées, et l’on sait, justement, à l’écoute des deux premiers albums, qu’ils peuvent faire preuve de talent. Mais à force de leur dire qu’ils sont les rédempteurs du rock, à force de faire croire qu’ils savent manier les outils du prog et du hard fm , qu’ils sont taillés pour les grands concerts et la musique pyrotechnique, Muse finit par ressembler à Dragonforce : on injecte le maximum de clichés dans des compos faisant appel plus à la technicité des musiciens qu’à l’intelligence d’écriture, on vend tout ça grâce à une machine marketing super bien huilée (histoire que le fisting passe tout seul), et on laisse les journaleux ignorants et les fans un tantinet incultes faire le reste du travail.
Allez, une aide pour retrouver dans le patchwork malsain des plagiats du groupe : , Iron Maiden, U2, les baveux du dubstep, Hans Zimmer (oui,oui)-, et même -comme la chro de W-fenec le pointe très justement ,du George Michael, de l’aerosmith, Deep Purple.
Du Radiohead aussi, dont ils n’arrivent définitivement pas à se sortir de l’ombre immense. Et surtout, surtout, Queen…
Muse leur pique suffisamment de gimmicks et de mélodies pour se prendre une class-action en plagiat. Que fait d’ailleurs Brian May ? On ne parle plus de référence ou d’hommage, là. On parle de repompe pure et simple du style brillant du guitariste, ici mal adaptée, maladroite. Les riffs de l’album tombent à plat ou comme un cheveu sur la soupe, et la grandiloquence vocale et affectée de Bellamy finissent vraiment par faire grincer.
L’adjonction de synthés méga-kikitschs (oui méchante !), de plans piqués à Skrillex, doux jésus, ne sauve pas, et finissent par devenir vraiment, totalement indigeste. On notera au passage que ce morceau, Unsustainable, a été promu fièrement bien avant la sortie de l’album comme étant un pari audacieux vers le dubstep. Et tels Korn, ils se plantent dans cet opportunisme un tantinet vil. Le morceau est insupportable, comme son titre l’indique. Mélanger le brostep et l’orchestral tendance allemand wagnérien, c’est non. Calotte sur ta bouche. Tais-toi méchant, et file me réécrire tout ça.

Muse ne se renouvellent pas, n’évoluent pas. Après avoir touché le fond, ils sortent simplement la dynamite et les marteau-piqueurs, et continuent de creuser le socle rocheux de la médiocrité, espérant au passage trouver quelques pépites. Ils confondent alors expérimentation et opportunisme, justement. Tant de bonnes choses se produisent du côté de l’avant-garde (allez, le dernier Kayo Dot, par exemple), pourquoi, mais pourquoi dès lors filer vers ce que la mass-music promeut de pire ?
Et pourtant, çà et là, au hasard d’un morceau, l’auditeur tombe sur quelques plans sympas, sur une ou deux idées, probablement obtenues par hasard ou par plagiat. Trop tard pour apporter la moindre rédemption.
L’on est également frappé par le manque de cohésion de cet album. Si Resistance se vautrait comme une pute italienne dans une mare de foutre nauséabond, il avait au moins le mérite de se tenir tout seul, comme un gâteau au béton. Ici, niet, la levure n’est pas montée, et les différents ingrédients surnagent dans les nappes puantes de la prod tels des grumeaux dans la bile du vomi.


Mais au-delà de cet album, que veut précisément Muse ? Que sont-ils ?
En cherchant sur l’interouaibe quelques réactions à la sortie de cet album, force est de constater que leur fanbase, comme beaucoup de fanbase est proprement insupportable .L’amour rend aveugle, certes, et l’on peut comprendre que les hooks et la « sensibilité » pop du groupe puisse plaire à un certain public, comment justifier pareil aveuglement ? Car objectivement, s’ils font une musique qui puisse avoir certains attraits (tout comme certains sont scatophiles ou adeptes du fist), comment peut-on justifier l’hystérie qui semble posséder ces personnes dés lors qu’on s’attaque aux faits, c’est-à-dire un égo surdimensionné, une musique boursoufflée et indigeste, une repompe quasi permanente de mélodies, de sonorités empruntées à d’autres, un goût fort douteux pour le mélo, pour la cavalcade épique à grand renforts d’effets et d’une production très (trop) mise en avant ?
Objectivement, si l’on compare Muse au reste de ce qui peut se faire de chouette dans le rock à prétention « dans ta gueule », ils ne tiennent pas la route deux minuteEt si l’on cherche les cross-over musicaux intelligents et audacieux, pourquoi ne pas fouiller du côté de Diablo Swing Orchestra, par exemple ?
Si ce sont les sonorités electro-dub qui bottent, Sons of Kick ou l’excellent projet de Broadrick, The Blood of Heroes, paraissent de bien meilleurs choix.
Où est le sens commun là-dedans, pourquoi sont-ils aussi peu – bien qu’il en existe quelques-uns- à dire que bon, maintenant, c’est assez, il est temps à Muse de sortir de leur carcan, d’évoluer, de sortir de cette facilité prétentieuse dans laquelle ils se vautrent depuis déjà un paquet d’opus ?
Perso, je pense que ce groupe est désormais au-delà de toute rédemption. Musique taillée pour les masses, pour soutirer un maximum de blé à de pauvres inconscients incapables de la moindre lucidité, qui passeront à côté de formidables artistes parce que Muse c’est trop d’la balle et que rien leur arrive à la cheville et que c’est le plus « grand groupe de rock indépendant qui existe à l’heure actuelle ». Avec Coldplay.
Avouez qu’il y a de quoi se tirer une balle, non ?
eukaryot
2
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le 13 oct. 2012

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eukaryot

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