The Impossible Kid
7.4
The Impossible Kid

Album de Aesop Rock (2016)

Quand le rap classique rencontre le rap moderne.

On parle très peu de hip-hop sur ce blog, mais il est impossible de faire l’impasse sur le dernier album d’Aesop Rock. The Impossible Kid est la septième réalisation du rappeur américain, qui continue à diluer son flow imparable dans une flopée d’instrumentations tantôt rocks, tantôt électroniques. Composé par un Aesop Rock seul au fin fond d’une forêt et enregistré dans une grande ville américaine, The Impossible Kid fait la part belle aux ambiances inquiétantes tout en gardant des aspects urbains. De quoi créer une atmosphère unique.


Bienvenue dans la psyché de Monsieur Rock !


Réputé pour être l’un des rappeurs au vocabulaire le plus riche, Aesop Rock étale son flow tel un rouleau compresseur. Les titres « Lotta Years » et « Dorks » s’enchaînent parfaitement, ne faisant plus qu’un, avec la seule voix d’Aesop Rock en guise de fil rouge. Une voix grave à la diction percutante que l’on est ravi de retrouver. Je ne suis pas un expert de « la rap musique », comme disent les plus anciens. Pourtant, pas besoin d’avoir un Bac+7 en débit de flow pour comprendre qu’Aesop Rock est un artiste particulier. The Impossible Kid étant un très bon point d’entrée pour ceux qui voudraient se mettre à écouter ce style de musique.


Quand le rap classique rencontre le rap moderne.


Ce disque semble être le chaînon manquant entre le rap samplé des années 90’s et celui plus moderne de Run The Jewels (pour ne citer qu’eux). Le rappeur nous emporte alors dans un univers encore inexploré, entre bizarreries sonores, électro inquiétante et beat de l’enfer. « Supercell » combine toutes ces caractéristiques, en faisant un morceau implacable et irrésistible. Outre le fait d’être un super rappeur, Aesop Rock a composé les instrumentations et a produit l’album lui-même. The Impossible Kid est alors le reflet de la personnalité et du talent de l’homme qui se cache derrière l’artiste. Mention spéciale pour les titres « Water Tower », « Mystery Fish » et « Rings ».


Quatre ans qu’Aesop Rock avait laissé son projet solo de côté. Quatre ans durant lesquels il a eu le temps de mûrir encore un peu plus son projet en travaillant avec d’autres artistes tous aussi talentueux les uns que les autres. Quatre ans qui nous amènent à ce Impossible Kid, perdu au fond d’une forêt mystérieuse, nous révélant les lettres de noblesse du hip-hop contemporain.


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Valentin_Lalbia
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le 7 mai 2016

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