Quand vous vous appelez Rick Rubin, producteur chez Def Jam Records, et que vous voyez des groupes tous plus mauvais les uns que les autres engloutir des liasses de dollars pour des enregistrements sans saveur, sans âme, avec toute la non-virtuosité du monde en un seul riff de guitare, vous n'arrivez pas à comprendre comment un album comme celui du Velvet Underground produit avec un budget rick-rack en seulement 4 jours avec des artistes mauvais pour la plupart d'entre eux, c'est à se demander si en fait, il y aurait une bonne formule autre que l'argent !

Il y a peut-être la passion, la sincérité, l'avant-gardisme. Et c'est peut-être ce qu'est l'album du Velvet Underground. Oui bon, ok, c'est l'album à la banane. On est d'accord, ça y est ? Tout le monde s'est bien branlé la nouille sur Warhol, on peut passer à autre chose ? Non parce que le Velvet, bien au-delà de cette foutue banane devenue cliché parmi les clichés, c'est le talent inégalable et la vision révolutionnaire du son de Lou Reed qui importe plus qu'autre chose et j'aimerais bien pouvoir en placer une sans avoir à vanter les mérites d'Andy Warhol.

1967, tous ces foutus hippies se mélangent dans leur propre merde à base d'herbe à fumer, d'alcool bon marché et de pilules fabriquées là où personne n'a envie d'y mettre les pieds. Sur fond de King Crimson, Jefferson Airplane et autres mièvreries enfumées qui font voir le monde en rose et empêche une quelconque stimulation du cortex imaginatif de l'époque chez les plus jeunes, Lou Reed, diable parmi la jeunesse innocente, tout comme Jim Morrison, quelque part, va inventer un son extrait de l'underground New-Yorkais, là où la misère, le malaise, le dégoût de soi, l'ambiance lugubre inspire chez lui une forme de poésie révolutionnaire. Les Doors et le Velvet Underground ont crée des sons en dehors de l'atmosphère générale qui régnait sans partage sur l'Amérique de la fin des années 60 et ce n'est pas étonnant que 50 ans après, on porte encore les T-Shirts de ces groupes.

Un album mixant une Nico incapable de chanter mais surement sur cet album pour se faire voir, l'image d'une blondinette au charme ravageur devait intriguer Lou, un batteur limité dans son talent, une mauvaise production offrant saturation et distorsions mal gérées et pourtant cet album est hors du temps, intouchable tant il ne représentait rien de ce qui se faisait auparavant et ne représentera rien de ce qui se fera plus tard, un album à part entière, inclassable où Lou Reed et sa poésie spléenée à cause des drogues dures ne veut s'offrir à personne mais juste s'ouvrir à nous et croyez-moi, ce sont ces artistes qui restent.

Merci Lou Reed.
LesterBangs
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le 17 déc. 2014

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LesterBangs

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