The Wall
7.9
The Wall

Album de Pink Floyd (1979)

The Wall, ses paroles controversées et sa musique étourdissante font fureur. Prétentieux, génial, magnifique et terrible, The Wall est sans aucun doute l'une des plus grandes idées jamais eues et réalisées par un groupe : un album-concept.

Non, je sais l'album concept n'est pas nouveau ; The Wall dépasse néanmoins tout ce qui a été fait jusque là tant il va loin dans son concept et sa réalisation. Le Wall raconte l'histoire de Pink, terrorisé par ses professeurs, marqué par un père mort à la guerre, par une mère trop protectrice. Il deviendra rock star et dictateur. C'est un peu la même chose finalement.

The Wall raconte l'histoire de Roger Waters. Il est fou, mégalo, troublé par la mort de son père - ce qui a largement marqué l'oeuvre des Floyd avant The Wall. Cher à son concept de son pour le son montré dans le Live at Pompeii, il ne supporte les cris du public pendant ses concerts, il est désespéré par sa vie conjugale. Il ne ressent sa puissance que dans une chose : la musique. Et c'est là qu'il est doué. The Wall montre avec majesté une conception de la musique proche de l'opéra.

Les paroles sont marquantes. Très marquantes. Remarquablement écrites.

Dans les deux premières chansons, la musique pompeuse et grandiose nous fait aux oreilles tant c'est dur et puissant. Puis ça se fond en Another Brick in The Wall. Là la prétention laisse place au génie. L'horreur de la voix fait tout. Une détermination. C'est comme cela, il faut l'accepter, voilà tout. Une détermination qui se ressentira pendant tout l'album.

Les paroles géniales de cynisme de The Happiest Days Of Our Lives aboutit sur un des morceaux les plus géniaux de tout les temps : Another Brick in The Wall, Part 2.

WE DON'T NEED NO EDUCATION, WE DON'T NEED NO THOUGHT CONTROL

Dénué de toute beauté, il est plein d'horreur et de réalisme. Qui n'a pas été terrorisé par l'un de ses professeurs ? J'ai été traumatisé par une maîtresse en grande section de maternelle. Je me reconnaît en Pink.

Mother, et son accord (en live c'est impressionant), puis l'enfer de Goodbye Blue Sky, le magique Empty Spaces, What Shall We do Now, Young Lust, One of My Turns. Une tension jamais égalée en musique.

Une deuxième partie suit regroupant des chansons plus anecdotiques et des morceaux baignant dans le génie. Hey You, Confortably Numb. Je ne sais décrire. La sensibilité inégalable de leurs solo, la basse version Waters nous dompte et nous met sous la houlette de Pink, affreux dictateur.

Nobody Home, Is There Anybody Out There et leur vide. Vide comme la vie de Pink. Notre vie. nous sommes éternellement seuls face aux dangers de la vie comme un enfant perdu dans l'immensité de l'océan, comme un Pink perdu dans son génie.

Run Like Hell et Waiting for the Worms sonnent comme le glas de l'univers de Pink. Il s’effondre. Il meurt intérieurement. Qui n'a jamais rêvé d'être dictateur ? Qui n'a jamais rêvé d'être une rock star ? Qui n'a jamais rêvé ?

La première fois que j'ai écoutéThe Wall, j'ai été déçu. Je ne le suis plus. Il est monstrueux. Pas mon préféré de Pink Floyd, trop horrible, trop dénué de beauté. Mais si bon.

L'histoire de Pink, c'est notre histoire à tous. Soyez en conscient. La vie est horrible. Les 4 Pink Floyd l'ont bien compris. Mais "Seuls les sens peuvent guérir l’âme, tout comme l’âme seule peut guérir les sens", Pink Floyd y participe par une des oeuvres qui a le plus changé ma vie. All in all it's just an other brick in the wall.

Charles, c'est la dernière critique beaucoup trop élogieuse Pink Floyd que tu auras à subir, soulagé ?

Créée

le 17 sept. 2012

Modifiée

le 17 sept. 2012

Critique lue 3K fois

26 j'aime

7 commentaires

Thomas_Dekker

Écrit par

Critique lue 3K fois

26
7

D'autres avis sur The Wall

The Wall
Thomas_Dekker
10

Pink Floyd, c'est moi.

The Wall, ses paroles controversées et sa musique étourdissante font fureur. Prétentieux, génial, magnifique et terrible, The Wall est sans aucun doute l'une des plus grandes idées jamais eues et...

le 17 sept. 2012

26 j'aime

7

The Wall
EricDebarnot
3

Une véritable souffrance !

"The Wall" était ce qu'on appelait un "Concept-Album", voire pire, un "Opera Rock" dans les 70's, avec narration (confuse), thèmes récurrents (en général pas des plus légers) et maints dialogues et...

le 19 janv. 2015

18 j'aime

8

The Wall
Mob_Borane
10

The sea may look warm, the sky may look blue....

Un album, un concert, un film. Une fois réunis, ces 3 particules forment l'oeuvre multi-support par excellence: The Wall. De nombreuses personnes ne comprennent pas Pink Floyd. C'est probablement...

le 19 déc. 2011

16 j'aime

16

Du même critique

In the Court of the Crimson King
Thomas_Dekker
9

Confusion will be my epitaph.

Magnifique. Sans doute le meilleur album de progressif jamais créé (si l'on met Pink Floyd à part bien entendu). L'album est juste une définition de ce qu'est le progressif ; un album concept symbole...

le 4 mai 2012

46 j'aime

9

2001 : L'Odyssée de l'espace
Thomas_Dekker
5

Kubrick ou le talent de faire croire à son génie à travers une oeuvre nébuleuse et insignifiante.

"2001 : l'odyssée de l'espace, on l'aime ou on le déteste." C'est complètement faux. Il existe un relativisme très fort concernant ce film qui fait que le nombre de 5/6/7 est important sur...

le 24 juil. 2012

44 j'aime

30

La Haine
Thomas_Dekker
3

La haine, c'est comme la banlieue : un cauchemar

Kassovitz s’aime. Il veut être génial et il se croit génial. Le problème c’est qu’il ne l’est pas. Chacun de ces plans est supposé étaler tout son génie. La haine est un navet, je le clame haut et...

le 16 nov. 2012

41 j'aime

47