The Weight of your love sort un an après que Chris Urbanowicz, guitariste du groupe, porteur du "son" Editors, se soit barré. Je ne sais pas exactement pour quelle raison si ce n'est une divergence d'ordre artistique quant au futur du groupe. Quand on écoute The Weight Of Your Love on ne peut être que frappé par sa différence de "son" avec le précédent disque (In This Light And On This Evening) et les chansons sorties dans la foulée ("last day", "a life as a ghost", "two hearted spider" version live). Ici les synthés ont été remisés au placard pour laisser place à une guitare discrète, des violons (oui oui) et une claire mise en avant de la voix de Tom Smith. Je pense que c'est un des faits marquants du disque : ici c'est clairement la performance vocale du chanteur qui est glorifiée bien plus que les compos.
Si les deux précédents albums abordaient des thématiques comme la mort et un certain pessimisme sociétal celui ci s'attarde plus sur l'amour. Mais un amour tout de même désabusé (faut pas déconner hein) voire de séparation (tiens tiens Chris?) Contrairement à ce qu'on pourrait penser à travers le titre du disque ou de certaines chansons ce n'est jamais (ou rarement) culcul.
Les trois premiers titres sont prometteurs voire même très bons. En particulier "the weight" que j'adore. J'aime beaucoup "sugar" et son intro très "army of me" de Bjork. On a beaucoup glosé sur "a ton of love". Certes elle sonne très single U2 des années 2000 mais ce n'est en rien une chanson cul cul la praline. C'est un titre qui encourage à l'optimisme dans notre société. Malheureusement après cette intro franchement bonne on tombe dans le trou chiant du disque. "What is this thing called love" chantée en voix de fausset devient LE moment gênant. Même si les paroles sont plus subtiles qu'il n'y parait (qu'est ce que l'amour dans une relation tumultueuse?) elle fait grincer des dents. Le combo piano violon m'agace. Ensuite on a "honesty", qui n'est pas non plus sans rappeler U2 ("stuck in a moment you can't get out of"). Elle ne brille pas par son rythme énervé. "Nothing",elle, porte bien son nom...Heureusement "formaldehyde" vient nous réveiller. C'est paradoxal vu qu'elle parle de plonger dans du formol. C'est une chanson bien punchy quoiqu'un peu facile (reproche qu'on peut faire à plusieurs titres de l'album). Les paroles sont plutôt drôles. "Hyena" vient donner un petit côté badass à Editors avec ses paroles cyniques sur la société. Musicalement c'est peut être un des titres les plus intéressants. "Two hearted spider" vient faire retomber le soufflé. Déjà, cette chanson est une escroquerie. Rappelez vous la version live de cette chanson avec Chris à la guitare. Ça avait une autre de gueule non? Qu'est ce que c'est que cette version mollassonne? Et encore un titre sur un amour en danger. "The Phone Book" enfonce le clou du manque de rythme. Elle n'est pas sans rappeler le style de Springsteen. Même si les paroles sont belles elle a tendance à me donner envie de roupiller. Là on se dit qu'on est plus vraiment entrain d'écouter un disque d'Editors. Et on finit avec "bird of prey" qu'on oubliera rapidement. Je dirais que sur les onze chansons de l'album au moins la moitié traine la patte.

The Weight Of Your Love me laisse perplexe. D'un côté certains titres me plaisent vraiment ("the weight" en tête, "hyena" ou "sugar") mais d'autres me donnent l'impression que je me suis trompé de disque ("what is this...", "the phone book", "honesty"). J'aurais aimé un disque plus pêchu et des compos plus travaillées. Je n'aime pas trop ce côté démo de Tom Smith. Il en fait peut être un peu beaucoup. Je pense que cet album est meilleur que le précédent (qui était très approximatif dans sa maitrise des synthés) mais loin, trèèèèès loin de An End Has A Start.
La question qui reste posée après avoir écouté The Weight Of Your Love est : quid de l'avenir d'Editors?
ptitpraince
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le 19 août 2013

Critique lue 226 fois

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