Il est possible d'émettre une critique de cet album sous le spectre d'une unique chanson, sa chanson phare, "Genesis" (même si discutablement, "Oblivion" est supérieure). C'est à propos, c'est la génèse de l'album qui importe.
J'ai lu une interview de Grimes hier qui expliquait qu'elle avait enregistré Visions en 3 semaines (WHAT?), et qu'elle avait pour objectif de faire un album "rouge et rose".
"Genesis", c'est le rouge et le rose incarné. Il suffit de regarder le clip de la chanson, les rappels de couleur (dans les cheveux de la femme qui danse dans le désert) pour le constater. J'aime que Grimes associe des couleurs à sa musique plutôt que des mots, parce qu'au final personne ne saura jamais ce qu'elle dit réellement dans "Genesis". L'on entend juste cet obsédant "everything, everything", qui nous ramène à l'universalité de cette musique, qui réussit l'exploit d'être aussi artificielle, parce qu'électronique, qu'instinctive. C'est tout.
Grimes a tout compris. Elle se décrit comme "artiste post-internet", et elle exprime cette modernité par la pleine utilisation de l'électro, et par cette sensibilité au langage universel.
Ne traiter que de "Genesis" est bien sûr réducteur, parce qu'il y a entre autre sur cet album, "Oblivion", "Circumambient" ou "Be a body", chansons fantastiques, mais c'est représentatif de ce que Grimes a à offrir maintenant : une musique colorée d'un rose et d'un rouge, aussi mélancolique que joyeuse, mais surtout pleinement moderne. (Même si Grimes maintenant c'est so 2012...)