La résurrection par grosses basses bien grasses

Chaque soirée, partout dans le monde, des milliers d'innocents sont emportés, vaincus par ce moment fatidique à la croisée des chemins qui viens mettre à l'épreuve jusqu'au plus sincères, jusqu'au plus braves, jusqu'au plus courageux d'entre nous. Ce moment fatidique à la croisée des chemins où tu vas t'asseoir dans un de ces magnifiques canapés qui t'entoure, le plus proches, le plus accueillant, celui qui a l'air le plus confortable et qui te fait du charme, avec ses formes généreuses et sa grosse paire de coussins moelleux, où tout simplement celui sur lequel il reste une petite parcelle enchantée de libre. Et où tu ne sais pas vraiment si tu pourras jamais t'en relever. Si tu ne vas pas même fusionner doucement avec lui, si chaque parcelle de ton corps ne va pas doucement devenir canapé à leurs tours.


Ce moment fatidique à la croisée des chemins, où, le corps anesthésié, irrigué par un délicat filet de sang alcoolisé harmonisé, le cerveau amorphe, perdu dans un épais brouillard herborisé, tout ton être est en parfaite communion avec ce divin canapé, si bien que les frontières de la physiques, du psychisme et de la physionomie se tendent, tanguent et se distendent jusqu'à ce que doucement disparaissent les frontières et que tranquillement dans le canapé tu te fondes, jusqu'à ce que canapé lentement tu deviennes, et, qu'inévitablement, de toi le canapé prennent possession.


C'est à ce moment vraiment fatidique de fusion avec canapé de ce moment fatidique à la croisée des chemins que, magiquement, coup du hasard, sauvetage inespéré par ami connaisseur, idée de génie d'un inconnu bienfaiteur, intervention divine ou dessin satanique, il déboule, majestueusement violent, avec son beat plus lourd qu'un 60 tonnes qui vous tombe brutalement sur le coin de la tronche depuis les confins de la voie lactée, vous expédie un coup de pied au cul magistral avec sa puissance électro monolithique qui arrive directement des méandres du temps pour vous projeter des profondeurs de votre canapé, transforme le tendre ruissellement de sang qui irriguait votre corps anesthésié en bouillonnement torrentiel et dissipe la brume qui hypnotisait votre cerveau amorphe par les vibrations démentielles de ces grosses basses bien grasses et voila que vous gigotez la tête, que vous dodelinez des épaules et que vous vous relevez, sans trop savoir où vous allez, ni ce que vous allez bien pouvoir y faire, fière, vainqueur, revenu des entrailles de ce canapé aux pouvoirs mystiques.


Alors vous allez vous resservir un verre.


Un verre à la santé d'une résurrection par grosses basses biens grasses.

Clode
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le 11 déc. 2015

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