Lancé sur l'autoroute du Batverse, il serait dommage de s'arrêter trop rapidement et de respecter les péages. Harley Quinn m'en voudrait de passer à côté de ce premier tome qui vient de sortir en version française (3 juillet 2015). Ce qui suit me parait surréaliste puisque je vais procéder à la présentation de cette demoiselle.


Harley Quinn est à la base Harley Quinzel une psychiatre évoluant à l'asile d'Arkham. Craquant pour le machiavélique Joker, elle va finir par être internée sur son propre lieu de travail et se vouera corps et âme au pire ennemi de Batman (le Joker, faut suivre hein). Malmenée au quotidien par son Mr J, elle se retrouve souvent séparée de lui jusqu'à la rupture définitive. On en arrive à ce premier tome de ses aventures en solitaire.


Un de ses ex patients lui a légué un immeuble de trois étages à Brooklyn (New York). Rien de mieux pour commencer une nouvelle vie à condition d'avoir un peu de ressources financières. Pour couvrir les taxes propres aux propriétaires, Harley doit se trouver un job et commence par retourner à ses premiers amours : la psychiatrie en maison de retraite. Histoire de ne pas perdre le moindre centime elle intègre une équipe de roller derby où elle peut toucher un pourcentage sur la recette. Sa folie et sa brutalité font d'elle la nouvelle coqueluche de l'équipe. Violente et pleine de folie, elle n'en oublie pas son coeur d’artichaut. En pleine balade, elle apprend qu'une animalerie ferme et compte euthanasier tout les animaux. Bien évidemment elle élabore un plan pour les récupérer. Pour parachever le tout, Harley doit régulièrement se défaire de mercenaire voulant remplir le contrat qui est sur sa tête. Ah oui, j'oubliais le coup de main donné à un ancien espion américain pour éliminer des espions russes qui lui on causé du tort pendant la Guerre Froide.


Nous sommes d'accord, l'intrigue peut faire lever les yeux au ciel mais ce premier tome mérite le coup d'oeil pour l'abondance d'humour qu'on y trouve. De l'humour très noir et un brin trash. Et que dire de l'ouverture de ce tome. Le chapitre #0 est une vraie trouvaille complètement méta où Harley brise le quatrième mur (le personnage vient directement parler au lecteur). En effet, débutant une nouvelle aventure, elle se met en quête d'un dessinateur et ce n'est pas moins de 16 personnes qui vont se succèder et notemment Jim Lee (Batman Silence) qui se prend une petite vanne sur ses royalties. On trouve aussi Becky Cloonan, Tony S. Daniel, Stéphane Roux, Dan Panosian, Bruce Timm, Dave Johnson, Sam Kieth, Darwyn Cooke et Chad Hardin. C'est ce dernier qui a hérité du titre de dessinateur sur la totalité de l'aventure. Son coup de crayon donne une touche réaliste à l'ensemble. La couleur apporte aussi de l'intensité à chaque case ce qui renforce les passages de violence et accentue les aspects grotesques de la vie de Quinn.


Quel plaisir aussi de redécouvrir Poison Ivy. Les deux femmes ensemble font vibrer mon petit coeur avec leur côté girl next door. Ce tome 1 n'hésite pas à se jeter dans les références avec par exemple une confrontation entre un chasseur de prime et Harley dans un fast food. On pense directement à Star Wars, la Cantina et Han Shot First. Enfin il y a la présence de Dan Didio grand ponte de DC qui se trolle lui même à propos du projet New 52. Le batiment est recouvert d'excréments et Harley ponctue la scène par un : « ce n'est pas comme si c'était la fin de l'univers tel qu'on le connait » (pour rappel DC Renaissance est un reboot de tout l'univers DC).


Au fil des pages, on se marre, on se délecte de la folie de Quinn, on apprécie de la voir comme une femme lambda qui réveille le monstre qui est en elle quand l'occasion le demande. La petite touche féministe n'est pas non plus désagréable bien au contraire. Pour ceux qui se demande, la présence du Joker sur la couverture se justifie dans le tome et le clin d'oeil est tellement cool qu'on ne peut pas crier au scandale. Pour un novice comme moi, ce comics est à lire et à avoir dans sa bibliothèque. Pour le tome 2 on veut la même chose mais avec une intrigue plus développée et profonde.

LudovicCourtial
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le 16 août 2015

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