Pour un fan de Lucky Luke comme moi, l'idée de reprendre un personnage aussi central de mon enfance tient à la fois de l'hommage et du sacrilège potentiel.
J'en veux pour exemple l'innommable bouse qu'à réussi à produire James Huth, un homme qui a décidé de rendre hommage à Lucky Luke sans visiblement avoir jamais lu une seule bande dessinée.
Du coup, j'étais issu très craintif quand à cet bande dessinée.
La bonne nouvelle c'est que l'aspect hommage dépasse l'aspect sacrilège. L'histoire raconte en effet la période durant laquelle Lucky Luke passe de cowboy fumeur qui tue les malfrats à celui de cowboy non-fumeur, non-tueur. Cela s'inscrit assez bien dans le personnage et du coup, allez, je valide le pitch ! (contrairement à celui de James Huth, qui n'avait aucun sens et qui m'a usé les molaires à force de grincer des dents).
Le gag récurrent du tabac manquant est assez jouissif.
Mais, pour le reste, c'est à peu près tout.
L'histoire est vue et revue et est quasiment case par case celle de Blacktown, de Lewis Trondheim, qui était lui-même une parodie de western. Lucky Luke étant également une parodie, on est dans la parodie de parodie de parodie et ça rend le tout fort indigeste, lourdingue.
Les personnages sont plus réalistes et Lucky Luke montre ses faiblesses. Cela a du sens mais, allez savoir, je n'accroche pas.
Sans compter qu'il n'y a aucun suspens, l'histoire étant prévisible de bout en bout dès les premières cases (à tel point que j'étais persuadé que la "révélation finale" avait déjà été révélée lorsque je suis arrivé au bout).
Bref, l'auteur a fait ce qu'il pouvait, il a rendu un hommage sincère et respectueux. C'est déjà très bien mais on ne va pas en fait tout un plat.