Pas vraiment indispensable
Après une première édition qui compilait les douze aventures "canoniques" de la Jeunesse de Picsou, ce second tome propose d'aborder ce qui en constitue les "apocryphes", ou récits annexes. Et c'est forcément moins intéressant.
Comprenons-nous bien : le travail de recherche de Don Rosa est toujours admirable, les aventures sont sympathiques, emplies de folie et d'humour tantôt loufoque, tantôt grinçant (la scène du sauvetage sur le glacier, géniale), de sorte qu'on prend du plaisir à suivre ce bon vieux (enfin ça dépend des histoires) Picsou. Ce qui est un peu ennuyeux, c'est que par leur condition-même de récits annexes, supposés enrichir le background, ces chapitres sont forcément moins originaux et marquants que les douze chapitres principaux. Entre les histoires déjà racontées, mais d'une autre manière, les "best-of" et celles où la jeunesse de Picsou n'est présentée que sous-forme de flashback introduisant une aventure de Picsou et de ses neveux (dans le présent donc), on ne retrouve donc plus le caractère surprenant et épique du premier tome. On voyage bien trop entre les époques que pour avoir vraiment l'impression de suivre une aventure, et l'ensemble a un côté "fourre-tout", plutôt disgracieux...
Un assemblage maladroit d'histoires pourtant loin d'être inintéressantes (celle en Indonésie est très bonne et originale, idem pour l'aventure au Panama), mais trop dépareillées que pour véritablement plonger le lecteur dans une épopée, ce qui est pourtant la promesse que fait le titre au lecteur. Ah, et on a bien compris que Don Rosa adorait la période dans le Yukon, qui est effectivement la meilleure partie de l'histoire, mais de là à proposer trois histoires complètes (sur les huit que compte ce recueil) dessus, bof. Et c'est là qu'on voit que c'est plus un ouvrage annexe qu'une partie de l'oeuvre principale : les 3/4 des chapitres n'introduisent aucun lieu, aucune époque, et se contentent d'ajouter des précisions à des histoires qu'on connait déjà, en développant plus certains personnages par exemple. Du fan-service, de qualité, certes, mais rien d'essentiel pour le scénario principal, qui se suffisait à lui-même via les douze chapitres initiaux.
On notera quand même le grand nombre de bonus, de couvertures de magazines non parus en France et autres illustrations (plus ou moins) inédites de Don Rosa, qui ne pourront que ravir les fans de ce brave canard.
Un ouvrage principalement réservé aux fans donc, pour les autres, le premier tome suffit amplement pour profiter de l'épopée.