Une nouvelle ordure foule désormais la terre de la réserve de Prairie Rose. Son nom : Wesley Willeford. Bien décidé à se faire un nom, Wesley entre en collision avec un Dashiell Bad Horse au plus bas. Camé jusqu’à la moelle, Dash semble désormais perdu dans la relation auto-destructrice qu’il entretient avec Carol, la fille du chef Red Crow, oubliant jusqu’à sa mission pour le FBI. Où l’on découvre également les origines de l’aspirant indien « Diesel » et le passé trouble de l’agent du FBI Baylis Nitz, supérieur de Dashiell.

Nous avions laissé nos héros de Prairie Rose sur une petite tuerie de Red Crow envers les Hmongs sensés le surveillé, et par la même occasion sur le sauvetage du pauvre Dino, bien mal en point face à Brass. A l’instar de ce qui est déjà arrivé dans des précédents volumes, ce tome 5 « La Vallée de la Solitude » va se focaliser sur deux personnages en plus de l’histoire principale.


Le tome commence avec la suite de l’histoire principale et la Dashiell qui continu de sombrer. Entre sa relation ultra torride avec Carole, sa consommation de drogues et le fait qu’il n’accepte pas, malgré ce qu’il veut faire croire, le décès de sa mère. Voilà qu’arrive dans la réserve : Wesley Willeford, menteur professionnel, et qui reconnait Dashiel Bad Horse, l’agent du FBI qui l’a épinglé par le passé. La déchéance de notre héros continu donc.

Le second chapitre se focalise sur Diesel. L’autre agent du FBI toujours en prison, à cause de Dashiell, nous offre un nouveau pan de son passé. On le découvre enfant, toujours à vouloir prouver qu’il est un Indien Kickapoo ! Malheureusement pour lui, il va tomber sur des Comanches qui vont très facilement jouer de sa crédulité. Cela va déclencher une terrible réaction en chaînes, l’enfant va, de nouveau, être battu par son père alcoolique. Ce qui va être là l’évènement déclencheur de ce que sera Diesel plus tard.
A noter que pour ce chapitre les dessins sont signés Davide Furno, au style assez proche de R.M. Guéra, mais avec une impression plus pastelle. Jason Aaron réussit quant à lui à nous faire éprouver un peu d’empathie pour Diesel, malgré toutes les atrocités qu’il peut faire, son passé parle pour lui. Comment aurait-il pu tourner autrement lorsqu’on voit comment sa vie a commencé ? Aaron nous montre que tout n’est pas tout noir ou tout blanc.

Deuxième focus ensuite, sur l’agent fédéral Baylis Nitz. Le supérieur de Dashiell et Diesel, qui cherche à tout prix à coincer Red Crow. Là aussi Jason Aaron nous emmène dans le passé de Nitz, à l’endroit précis où il va franchir la ligne jaune. Et là aussi, de façon très habile, l’auteur arrive à nous dépeindre des évènements qui ne justifient pas les actes de Nitz dans le présent, mais les expliquent. On se rend compte tout ce qu’il sacrifie pour venger ses amis. Ses motivations sont louables, ses actes sont condamnables.
Là aussi nous avons le droit à un autre dessinateur. Un dessinateur de choix en là personne de Francesco Francavilla.

Le chapitre suivant est des plus importants. Je l’attendais avec impatience depuis longtemps. Nouveau voyage dans le passé afin d’enfin connaître la vérité. Enfin connaître l’identité du véritable assassin des deux agents du FBI. Red Crow ? Gina ? Lawrence ? Catcher ? La seule chose que je puisse dire c’est que pour le coup Jason Aaron a réussi à me surprendre. Au prix de scènes chocs, nous découvrons enfin l’identité de la personne responsable de tout ce « bordel » à Prairie Rose, de toutes ces rancœurs, de tout ce malheur. Une chose est sûre, à la fin de ce chapitre, on ne voit plus les quatre Indiens de la même façon.
On apprend d’ailleurs que le meurtrier de ces deux agents fédéraux est aussi l’assassin de Gina, rajoutant une couche à notre surprise. Jason Aaron en profite pour rajouter un peu plus de drame à la mort de cette femme.

Le tome se termine sur la clôture du chapitre entamé au début. Avec un Dashiell Bad Horse, qui par avec une chance inexplicable va réussir à se sortit du traquenard dans lequel Wesley Willeford l’avait embarqué. Deuxième tournant dans ce tome, cette fin chanceuse va lui ouvrir les yeux. Et il va de lui-même décider de révéler son secret à quelqu’un. Le poids devenant trop lourd pour lui.

Bref, encore un excellent tome de Jason Aaron. Pour la première fois, on a l’impression, pour la première fois, qu’un espoir est en train de naître à Prairie Rose. Pour la première fois on se dit en refermant ce tome, cette histoire peut bien se terminer. Cependant, connaissant Jason Aaron on peut malgré tout se poser des questions. De plus, nous avançons grandement dans les enquêtes sur la mort des deux agents du FBI tués longtemps avant le début de la série, et le meurtre de Gina Bad Horse. Nous avons enfin un coupable pour ces trois crimes, et là aussi Jason Aaron nous surprend en nous prenant à contre pied.
Romain_Bouvet
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le 18 janv. 2014

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Romain Bouvet

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