On m'avait parlé de véritable chef d'œuvre à propos de ce "Bleu est une couleur chaude", et autant le dire tout de suite, je n'irai pas jusque là. Trop de grosses ficelles scénaristiques qui sautent aux yeux à la lecture.
Le récit commence par la mort de Clémentine, qui demande à son grand amour Emma de relire ses journaux intimes, et de revivre ainsi le fil de leur histoire. Toute cette partie "cadre" du récit m'a laissé de marbre ; l'auteur a tellement envie de nous faire pleurer sur le sort de cette jeune fille et son histoire d'amour tragique que justement, ça ne prend pas. De la même manière, le côté militant / défenseur de la cause homosexuelle est un peu trop lourd, et carrément desservi par cette mort trop opportune (il ne manque que le petit panneau "regardez les ravages de l'homophobie" pour être sûr que le lecteur n'est pas trop bête pour avoir compris).
C'est d'autant plus dommage que le récit n'avait pas besoin de ça pour faire passer son message. Parce que la partie principale du récit qui raconte la rencontre d'Emma et Clémentine est jute l'une des plus belles histoires d'amour et de désir qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps. La rencontre de ces deux filles qui s'aiment d'abord en secret, de leurs deux corps qui se côtoient sans se toucher et installent ainsi une tension insoutenable déborde de sensualité ; ça prend le lecteur au tripes, c'est plein de détails émouvants, c'est un vrai coup de foudre comme on aime à en lire - en on aimerait en vivre. En plus, les dessins sont splendides, notamment les gros plans sur les visages.
Du coup, je pense que ça suffisait amplement pour montrer qu'une histoire d'amour, on se fout que ce soit entre un homme et une femme, deux femmes, ou deux hommes, parce que dans tous les cas, c'est beau !