Des chats, des souris, quelques porcs, quelques chiens. Spiegelman va narrer la tragique destinée de ses parents pendant l'occupation allemande en personnifiant des animaux.
On pourrait croire au premier abord que l'auteur-dessinateur utilise ce procédé pour faire de ses cases quelque chose d'accessible aux plus jeunes.
Non.
On se retrouve avec une bande-dessinée très bien construite, n'épargnant pas le lecteur des horreurs de cette période. Aucun manichéisme primaire n'est ici mis en avant. Ici, tous les Juifs ne sont pas de pauvres victimes innocentes. Non. Spiegelman Senior décrit à son fils l'histoire brute et réelle qu'il a vécu et dont le sujet principal est la survie ; survie qui amène à être égoïste et donc à des actes parfois incompréhensibles si l'on ne comprend pas les circonstances.
Bouleversant, oui, Maus l'est incontestablement. Déjà, car sa narration est splendide. En effet, le lecteur va vaquer entre deux époques. Pas de moments d'émotions intenses où les violons sont de sortis et la pathos étalé grassement sur les 400 pages des deux tomes. Non, ici le moment est brut et froid.
J'ai parcouru les deux tomes de Maus d'une traite car Art Spiegelman a conçu quelque chose de personnel et d'émouvant.
Miaou.
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