Souhaitant partir à la découverte de l'oeuvre de Naoki Urasawa, mon choix s'est rapidement porté sur "Pluto". Pour une raison simple. Huit tomes seulement à lire. Dès le quatrième de couverture parcouru, j'ai quand même eu rapidement de sérieux doutes sur la pertinence mon choix. En effet, ce manga propose ni plus ni moins une réécriture assombrie façon polar SF d'une histoire d'Astro Boy.

Or, je ne connais le mythique personnage que de nom, ne me suis frotté à l'oeuvre de Osamu Tezuka qu'à son pourtour via le (magnifique) film de Rintaro "Metropolis". N'était-ce pas casse-gueule d'aller se plonger dans une histoire forcément truffée de références au legs du patriarche du genre manga ?

Alors oui et non. Tous les clins d’œil à l'univers du robot le plus fort du monde m'ont évidemment échappé, peut être que les légers reproches que j'ai à faire à "Pluto" (une fin un peu facile et expédiée pour résumer) sont dus au fait que je saisis pas les passerelles entre l'histoire des années soixante et celle des années deux mille.

Mais globalement, "Pluto" est un régal à lire. Finalement assez peu verbeux, laissant les images savamment agencées véhiculer l'émotion, "Pluto" entraîne irrésistiblement le lecteur dans une intrigue nerveuse, explorant les nombreuses facettes d'un univers où robots et humains cohabitent. Mais ce qui retient le plus l'attention, c'est la variété et la profondeur de ses personnages, particulièrement ces fameux robots, toujours plus perfectionnés, toujours plus proches d'investir le champ des émotions... Avec les conséquences merveilleuses ou terribles que cela implique. Si au final, le personnage d'Astro doit se contenter d'un second rôle, c'est pour mieux laisser la place au fascinant Gesicht, policier-robot de haute technologie aux prises avec une enquête tortueuse....

On ne peut dire que "Pluto" innove dans le registre SF, pas plus qu'il n'aborde des thématiques originales ou propose une réflexion sur l'humanité qui sort des sentiers battus. Mais ce qu'il raconte, il le fait merveilleusement, bien appuyé par un dessin affûté, dynamique et parfois virtuose. Il n'y a donc pas de quoi se priver.

Passons à "Monster" à présent.
Hypérion
8
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le 12 sept. 2014

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Hypérion

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