Il est venu le temps des... fins du monde

Ce cinquième volume, recueille les notes publiées par Boulet sur son blog entre juillet 2008 et juillet 2009. Il s’intitule fort à propos : Quelques minutes avant la fin du monde

Après avoir lu 5 volumes de ses Notes, on commence à connaitre les thèmes de prédilection de Boulet. Son goût pour Mireille Mathieu ruinera d’ailleurs de nombreuses soirées. Mais pardonnons-lui ses goûts musicaux et admirons surtout sa facilité, apparente, à transformer une anecdote en note qui fera mouche. Son sens de l'observation paraît en éveil permanent, même les lendemains de cuite.

L’œil de l’artiste :

Au départ de chaque note, il y a une pensée, de celles que l'on a un peu tout le temps. Ce n’est pas forcément une pensée marquante. Donc oui, il n'y a rien d'original ; encore que des fois Boulet a l'esprit bien torturé. La différence, avec le commun des mortels, c'est que ces petits riens, ces pensées, au lieu de les laisser filer, les oublier, il les capture et en fait sa matière première. C'est ce don d'observation qui fait les artistes de talent.

On croise donc un joyeux bazar, avec en vrac et de façon non exhaustive :

• Des délires cosmiques,


• Dieu,


• Des limaces envahissant son appartement,


• Des vaches zombies,


• Des statues à la sortie du lycée,


• Emma De Caunes nue enduite d'un coulis de caramel…

La fin du monde, la fin du monde !

Il est beaucoup question de fin du monde, sous toutes ses formes : pragmatique, émouvante, drôle. Boulet reparle de celles qui ont déjà eu lieu, de celles qui adviendront. C'est pour cela qu'il a choisi d'en faire le fil conducteur de ce volume. Et à chaque fois il nous étonne.

Le BD-blogueur  et la mort :

Il est également question de vieillissement et de mort, et ce sera encore plus le cas dans le volume 6. Chacun de ses anniversaires semble plus pénible à vivre que le précédent. La décrépitude l'angoisse, et il transforme cette angoisse en un ressort comique redoutable.

Le style, les styles :

Techniquement, le caractère épisodique permet de multiplier les techniques, crayons de couleur, pixel art, crayonnés. Mais ça c'est le cas depuis les premières notes. Certaines planches sont superbes. Boulet maîtrise son art.

La finesse du lourdaud :

Derrière l'image de lourdaud célibataire, amateur de bière et de bonne bouffe, on devine, un peu caché, l'homme de talent, certes angoissé, mais capable de s'émerveiller de tout et débordant d'imagination. Découvrez aussi Boulet à travers cet article paru dans Télérama en 2013.

Boulet : Notes, tome 5 : Quelques minutes avant la fin du monde : Editions Delcourt, collection Shampooing. Dans toutes les bonnes librairies.