Après une semaine éprouvante, je pensais me détendre avec un film divertissant, maîtrisé et reprenant le meilleur de Skyfall - l'ambiance, l'histoire et les personnages - mais finalement j'ai le sentiment d'avoir assisté au Spectre de 007. J'annonce du SPOILER donc alerte Gâchage en perspective. Même si personnellement j'estime que Sam Mendes a réussi à gâcher son film tout seul...


Pourtant ça commençait bien, très bien même ! Un joli plan-séquence, une cascade explosive qui se termine dans un canapé, une balade en hélicoptère au-dessus d'un festival et l'ouverture sur un générique certes moins stylisé que celui de l'opus précédent mais malgré tout réussi et à même de ravir les joueurs de Metal Gear Solid avec des consonances empruntées à Snake Eater et une pieuvre qui rappellera Praying Mantis à plus d'un joueur.


S'ensuit un retour au bercail londonien où James est questionné sur ses activités (Q,C,M) mais n'a pas de temps à perdre et repart immédiatement pour Rome pour séduire une Monica Bellucci qui commence à être marquée par les années mais qui reste tout de même Mhhmmmm Mamma Mia !!! Après l'effort, le réconfort et James Bondit dans son bolide pour se tirer la bourre avec Dave "catcheur" Bautista dans les rues de Rome à travers une séquence plutôt bien foutue et rythmée avant de s'éjecter pour l'Autriche. et faire avancer l'intrigue.


Jusqu'à l'Autriche, j'étais à fond dans le film. Si je fais abstraction de la scène de séduction gratuite et mal amenée avec Bellucci, je n'ai rien à lui reprocher. Il y a du rythme, de l'humour, des péripéties, des cascades, de bonnes idées; bref, c'est du tout bon. Mais après l'Autriche on est introduit au sidekick féminin de l'oeuvre et là Seydouxcement la dégringolade.


La James Bond gril française ne m'a pas convaincu, à aucun moment. Elle n'arrive pas à insuffler une réelle personnalité à son personnage et j'ai trouvé ça autant déstabilisant que pénible car Craig m"a alors donné l'impression de traîner un boulet. Bon, pour sa défense il faut lui reconnaître qu'elle n'a pas été aidée par une écriture au ras des pâquerettes. Entre son personnage, celui de C, celui du méchant interprété par Waltz et, d'une manière générale, l'intrigue, j'ai eu le sentiment que l'écriture a été sacrifiée sur l'autel des Idées Inabouties.


Pourtant des idées, le film n'en manque pas. Sans revenir sur le début que je trouve vraiment abouti et prenant, Spectre essaie de varier les situations et les intrigues et bien que la notion de divertissement soit assuré, force est de reconnaître que Sam Mendes s'est trop éparpillé et a perdu le sens des priorités. La partie londonienne avec le traître "C" échappé de 24h Chrono, Léa Seydoux qui se découvre subitement un intérêt pour son père, Waltz qui s'improvise Grand Méchant de la saga Craig, James qui n'en finit plus de dévoiler son passé, de la torture au rabais, des fusillades expédiées et sans relief....


Beaucoup, beaucoup de choses en perspective, souvent amorcées mais rarement exploitées pleinement....alors que le film dure pourtant 2h30 ! Il semblerait que l'explosion à Tanger a couté une fortune mais non seulement je ne l'ai pas trouvée impressionnante à l'écran mais a fortiori les moyens investis pour la réaliser aurait, selon moi, pu être mieux employés. Par exemple en embauchant des scénaristes pour poser un petit peu le show, en cherchant à développer des gadgets James Bondiens pour égayer les situations, en travaillant un peu l'écriture du personnage de Christoph Waltz ou encore en payant à ce dernier un stage pour apprendre à torturer avec conviction un ennemi juré...


Pour moi 007 Spectre est une jolie coquille vide. Skyfall laissait entrapercevoir un réel potentiel pour la suite des aventures de Craig mais cet opus vient tirer à feu nourri sur son avenir. A trop vouloir en faire, Sam Mendes s'est perdu en route et, par la force des choses, m'a également perdu en chemin. Surtout que 2h30 c'est très long et qu'il y avait largement la place pour laisser la dynamique du début de film s'épanouir et embarquer le spectateur en douceur au lieu de lui lancer en pleine tête tous les codes de la saga et le laisser se démerder avec. Et ça, moi, ça me fait mal au Q.

MarlBourreau
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes J'ai (un peu ?) honte des titres de ces critiques... et Les meilleurs films de 2015

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le 21 nov. 2015

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MarlBourreau

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