2001 : L'Odyssée de l'espace est à la fois le film de science-fiction le plus grandiose (visuellement), le plus visionnaire de tous les temps (par son propos) et surtout le plus métaphysique qui soit. Rien que ça (du moins, à mon sens).


Mais cette épopée magistrale sur l'univers, l'homme, son évolution et le temps est bien plus qu'un simple film, c'est une expérience de cinéphilie unique, à la fois fatigante et éprouvante (à cause de son rythme très lent qui rend l'ensemble encore plus mystérieux, et donc jubilatoire). On peut aussi parler d'un authentique voyage des sens sur pellicule, à cause de certains sons répétitifs et agressifs aux oreilles, tout comme cette scène fiévreuse qui noie nos mirettes dans un déluge infini de couleurs et de formes.


Cette inoubliable odyssée spatiale est de plus magnifiée par les élégantes symphonies de Johann et Richard Strauss et par bien d'autres musiques tout aussi marquantes, dont une particulièrement déliquescente, Requiem For Soprano, Mezzo Soprano, Two Mixed Choirs & Orchestra de György Ligeti (mélange de cris et plaintes interminables) qui rend d'autant plus inquiétant les passages de délire et ceux dans le froid glacial de l'espace.


N'oublions pas non plus ce dernier plan des plus intrigants et la scène qui le précède, qui resteront à jamais gravés dans les mémoires et auront nourri l'imaginaire de beaucoup d'entre nous. Après moult visionnages, j'avoue que ce final me fait toujours autant bader. Que j'aime quand le cinéma me met dans tous mes états...


Avec son atmosphère dérangeante et enivrante qui happe littéralement son spectateur, et le ferait presque basculer dans la folie s'il n'y prend pas garde, 2001 est un chef-d'œuvre incontestable du 7ème art, dont le mariage parfait entre le fond et la forme confine à une perfection rarement égalée dans l'histoire du cinéma.


Merci au romancier visionnaire Arthur C. Clarke d'avoir créé cet univers si singulier, et au réalisateur Stanley Kubrick d'avoir eu la riche idée d'en faire une exaltante transposition cinématographique.

Libellool
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le 4 juin 2015

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