J'ai vu ce film à la télé, dans des conditions inappropriées pour apprécier du cinéma...mais il a quand même réussi à me frapper. Malgré mes réticences à l'esprit Kubrick, je ne peux que m'incliner devant une telle maîtrise et un tel génie. Du grand art. 2001 l'odyssée de l'espace est une véritable expérience cinématographique, sensorielle et philosophique. C'est abstrait, certes, et on n'arrête pas de se demander pendant le film ce qu'il y a de si spécial à y trouver. Sauf qu'à la fin, on comprend. C'est le propre des oeuvres abouties. Il y a un début et une fin, à proprement parler. Elles ne prennent sens que dans leur totalité. Et ce qu'il y a de plus impressionnant, c'est la profondeur et l'immensité du propos. Il faudrait le revisionner des dizaines et des dizaines de fois pour en cerner la véritable essence. Plus précisément, Stanley Kubrick interroge ici la vie, l'existence dans son ensemble. En un film, il tente de se faire l'égal des grandes religions millénaires: trouver le sens de la vie. Grâce à un montage, à une inventivité, à une bande originale, et à une réalisation qui dégouline de génie, Kubrick fabrique là l'un des bijoux du septième art. Prenez la première demi-heure. Filmer des australopithèques en train de gesticuler et de grogner pendant 30 minutes, c'est non seulement d'une audace terrible, mais en plus d'une cohérence implacable par rapport au reste du film. Car la transition entre cette partie et la partie sur les astronautes quelques dizaines de milliers d'années plus tard se fait en un plan magistral, extraordinaire, unique. Et les 30 minutes précédentes passées à se demander si c'est bien du Kubrick, ou pas plutôt un documentaire de NAtional Geographic, s'envolent d'un coup pour laisser place à de l'admiration. Tout le film est de cette trempe: unique. Immense.
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le 19 mars 2015

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