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Pour son second film, Zack Snyder ne fait toujours pas dans l'original puisqu'après s'être occupé du remake de Zombie, il réalise cette fois-ci l'adaptation d'un comic : 300 de Frank Miller (que je n'ai d'ailleurs pas lu). Fort d'un budget de 65 millions de $ et tourné quasiment intégralement sur fond vert, 300 se présente ainsi comme une fresque historique très revisitée (voire aberrante pour les puristes), la bataille des Thermopyles ayant vraiment eu lieu mais les créatures ou autres éléments mythologiques présents n'étant bien logiquement que pure fiction.


Le film raconte donc le parcours de Léonidas, roi de Sparte, de sa naissance jusqu'à sa mort. Cependant, le film se concentre évidemment essentiellement sur ses actions héroïques (ainsi que celles de ses 300 hommes) lors de la bataille des Thermopyles. Il est à noter également que le film dépeint une intrigue politique à Sparte dans laquelle corruption et trahison se mêlent et en prenant pour "héroïne" la femme de Léonidas, d'ailleurs le seul rôle féminin un minimum développé...


Alors, c'est vrai que même si le film ne vaut pas pour son scénario linéaire, peu développé et bien trop simpliste (en particulier en ce qui concerne les événements politiques se déroulant à Sparte), il a au moins le mérite d'avoir rendu populaire ce fait d'armes spartiate ainsi que de faire une représentation simple mais efficace de la société de Sparte : l'éducation des enfants, la situation des femmes, la politique...


Le film ne se concentre d'ailleurs que sur Sparte et ses citoyens, mettant en valeur les 300 valeureux guerriers qui défient les Dieux (autant divins qu'humains puisque Xerxès se prend justement pour un Dieu), leur carrure impressionnante (Gérard Butler est d'ailleurs très convaincant avec sa barbe et sa musculature imposantes) et leur sens de l'honneur quasiment caricatural. Les Perses, eux, sont représentés comme des monstres et des êtres grotesques. Rien de mieux pour renforcer la dimension épique et héroïque d'un film qu'un manichéisme et un premier degré exacerbés mais certains y ont vu une apologie du fascisme, les Spartiates se moquant, excluant et condamnant toute forme de culture étrangère à la leur, la Perse étant justement un empire multiculturel. Je ne sais pas s'il faut aller voir aussi loin le propos du film mais si c'est bien le cas, la cause est sans doute plus Frank Miller et son comic que la vision de Zack Snyder, qui veut simplement fournir une bonne adaptation d'une oeuvre visuellement spectaculaire.


Ainsi, si le film ne se contente que d'un scénario simple mais efficace, c'est plutôt sur le domaine de la réalisation que celui-ci impressionne bien que finalement, pas mal de personnes y soient hermétiques. Ce n'est apparemment pas mon cas puisque j'ai juste été bluffé par la mise en scène, la photographie, l'étalonnage des couleurs... la technique d'incrustation utilisé par le film permettant de retranscrire un rendu surréaliste, proche d'un comic. Certains plans ressemblent presque à des tableaux (la scène de l'oracle ou la mort de Léonidas) tandis que la violence des combats est vraiment bien retranscrite. Ceux-ci profitent de chorégraphies qui, à défaut d'être réalistes (en même temps c'est pas ce qu'on demande au film), assurent le spectacle et sont extraordinairement bien mises en valeur par la réalisation en mêlant plans-séquences, zooms, dézooms, ralentis (jamais encombrants durant les combats), accélérations, gestion de l'espace maîtrisée (les affrontements se déroulant au premier plan mais aussi en arrière-plan)... tout cela magnifié par une esthétique la plupart du temps jaune doré ou bien plutôt sombre quand les événements tournent en faveur des Perses.


Le problème avec cette réalisation, c'est que Zack Snyder en fait trop et cela trop souvent. En effet, le mauvais goût présent dans certains plans (une tête tranchée s'élevant en tournant à 360° sans aucune raison par exemple) côtoie d'autres plans magnifiques, le contraste est plutôt étrange. Le réalisateur abuse aussi de ralentis pour des scènes qui n'en mériteraient pas, ce qui alourdit inutilement le film. Enfin, pas mal de clichés de réalisation énervants et/ou ridicules à l'instar de ces multiples raccords dans l'axe sur la tête de Xerxès pour montrer qu'il n'est vraiment pas content (!) ou bien de ce visage d'un personnage Noir autour duquel la photographie s'assombrit de plus en plus, tout cela soutenu par un rire machiavélique...


La musique n'est aussi pas exempt de défauts, loin de là, puisque même si 2/3 morceaux subliment et renforcent l'impact de quelques scènes avec l'aide de la réalisation, elle est surtout très classique et pompe allègrement sur le style de Hans Zimmer (pour Gladiator) ou encore Howard Shore (pour le Seigneur des Anneaux).


En définitive, 300 est ,à mon sens, un bon péplum revisitant le genre avec audace (trop selon certains) et ambition, préférant parfois, malgré une voix off un peu pompeuse, raconter et dévoiler plus par l'image que par les paroles, profitant de répliques bien senties mais de dialogues clichés et caricaturaux, esthétisant tous ses plans malheureusement quelquefois jusqu'à l'excès, et dégageant une puissance singulière accentuée par une dimension épique et tragique digne d'une tragédie grecque !

Lamortsure
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le 7 mars 2015

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Lamortsure

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