Depuis quelque temps, le cinéma hollywoodien à gros budget peine à se renouveler. Entre les Marvels qui se ressemblent, les suites des plus grosses franchises ou les remakes/reboot tranquilles, on peut dire que la prise de risque est minime. Ça peut se comprendre, quand on investit énormément d'argent dans un film, on n'a pas envie de le voir faire un bide.
Bien sûr, ce constat n'engage que moi et n'est qu'une appréciation personnelle.
Et bien sûr, il y a des exceptions. Le dernier Mad Max par exemple, ou les Gardiens (même si on peut discuter dessus).
Après Jonh Carter et Lone Ranger (deux monstrueux bides), voir Disney sortir un nouveau projet original est réjouissant, d'autant plus quand c'est un projet de Brad Bird, émérite créateur du Géant de fer et surtout, SURTOUT, des Indestructibles, un des meilleurs Pixar qui soit.
Et l'oiseau est bien décidé à ne pas laisser passer cette chance. L'intérêt ici est de mettre en image toutes les idées les plus folles et de renouer avec l'enfant qui sommeille en chacun de nous et qui à soif d'invention.
Et le film est une franche réussite, accumulant les idées et les trouvailles visuelles (le changement de lieu ou la découverte de TomorowLand en plan séquence) les plus folles pour faire bougé et réagir le spectateur.
Surtout, et c'est une chose que j'apprécie, la bande-annonce ne dévoile qu'un infinitésimale partie du film, ce qui fait plaisir.
Parfaitement rythmé, bourré de référence (dont une aux indestructibles, putain c'est trop bien !) et avec un humour parfaitement dosée n'empiétant jamais sur l'histoire, le long-métrage est un modèle d'écriture et d'action. Les séquences s’enchaînent sans se ressembler, les différentes idées se succèdent sans se marcher dessus et surtout, le film n'arrête jamais. Chaque partie du long-métrage apporte quelque chose de nouveau au récit, empêchant celui-ci de faire du surplace et l’entraînant toujours dans une nouvelle direction. Rien n'est précipité, bien au contraire, on prend le temps de présenter les personnages et les enjeux, ce qui fait un bien fou.
Rendez-vous compte, ce qu'on voit dans la B-A (la rencontre avec Clooney) n'arrive qu'au bout d'une heure, après avoir développé les personnages et l'univers. Et encore, ce dernier ne demande à ce moment qu'à être pleinement exploré.
D'ailleurs, la scène d'action dans la maison est un modèle du genre, parfaitement cadré et, encore une fois, fourmillant d'idée. Et encore ce n'est pas la seule, loin de là.
Mais alors, pourquoi juste un 7 ingrat ?
Et bien à cause du final. Je dois dire que je l'ai trouvé convenu et plutôt prévisible. Attention, quand je parle final, je pense à l'après-combat final, la résolution même de l'intrigue. J'ai été déçu et pas plus touché, alors que c'était le but. C'est qu'un avis personnel, mais ce final m'empêche de voir le film comme un grand film. Ça plus la morale, certes juste et pleine d'espoir et essaie d'être complexe (en tout cas, c'est mon ressenti), mais elle ne fait, au final, qu'enfoncer des portes ouvertes.
Même si je l'approuve totalement, là est le paradoxe.
Tomorowland, c'est donc ça. Un film rempli d'idée et d'imagination, qui ravive l'enfant qui sommeille en nous et qui nous dit qu'une chose: la mal n'est pas un Lupus mais l’abandon des idées.
P.S: C'est bien sûr un film qui fait “l'apologie des élites”, l’ennemie naturel de Marine. Et rien que pour ça, il mérite d'être vu.