20 000 lieux sous l'amère...

J'aime beaucoup Cameron. Les travers qui lui ont souvent été reprochés m'ont rarement gêné, sauf ici. Ironie du sort, "Abyss" est, selon de nombreux cinéphiles, son meilleur film alors que, pour l'instant, c'est celui que j'apprécie le moins...

Les défauts du célèbre réalisateur m'ont paru ici exacerbés. Les personnages ultra-caricaturaux et supra-inintéressants auront eu raison de moi. Seul Ed Harris et Michael Biehn sortent du lot. Le premier, grâce à un charisme évident, le second grâce à un rôle symbolique non dénué d'intérêts. J'ai ainsi retrouvé par moment le côté anti-militariste de Cameron, mais cette fois la critique m'a parut moins pertinente que d'habitude. La faute à une histoire qui utilise des ficelles bien trop grosse, et sombre dans une niaiserie inhabituelle à Cameron. En effet, vous l'avez compris, je n'ai pas été séduit par cette histoire d'extra-terrestres bienveillants vivants sous les mers. Il aurait dû prendre du recul et insérer des éléments ambigüe... Mais à la place, il sombre dans un manichéisme confondant. De plus, les sous-histoires propres à chacun des personnages m'ont terriblement agacés, à l'image de la romance à deux balles de notre couple de héros.

Évidemment, le bonhomme fait preuve d'une maîtrise esthétique incontestable. Les plans sont beaux, les décors sont bien faits, l'ambiance est prenante et les scènes d'actions bien foutus. Malgré tout, la longueur du film se fait fortement ressentir... Il est certain qu'on finit par éprouver une certaine sympathie pour ce groupe. Mais honnêtement, que dire face à une résurrection improbable sortie du plus mauvais film familial ? Que dire face à ces vagues risibles en grossiers effets numériques ? Que dire face à un happy end terriblement facile ?...

Bien que le film possède de nombreuses qualités indéniables, dont beaucoup ont fait l'éloge, je suis déçu. Cameron est passé à côté de son sujet, à cause d'un traitement trop facile.