"Comment, de deux excellents livres, on fait l'un des plus mauvais films qui soit", par Tim Burton.

Alice Au Pays Des Merveilles par Tim Burton est l'exemple même d'un univers riche, audacieux et peu commun, transformé par notre monde matérialiste, superficiel et bourré de faux messages, de fausses morales et de fausses causes.

D'une série de livres qui ne faisaient rien d'autre que de raconter des histoires, Burton en fait un symbole du féminisme contemporain, de l'indépendance des femmes et de la libération de celles-ci. Tout cela n'a, malheureusement, aucun rapport avec l'univers crée par Lewis Carroll. Si encore cela était discret, et que l'esthétique rattrapait le tout... Malheureusement, chaque nouvelle scène enfonce le film dans les abîmes de la médiocrité. Entre des plans inutiles incorporés dans le film pour mettre en avant l'effet 3D tout aussi inutile, des scènes dont on ignore vraiment le rapport avec l'histoire, des incohérences de bout en bout (d'une Alice chétive et apeurée, on se retrouve en moins d'une heure avec une guerrière sans peur et qui n'a absolument pas besoin d'entraînement pour maîtriser son épée), le film enchaîne les erreurs et les désastres, le tout pendant 1h48 qui vous semblent être une éternité dans les lourdeurs sont omniprésentes.
Mais s'il n'y avait que quelques scènes qui ne servaient à rien, cela aurait encore pu être acceptable. Seulement, c'est sans compter la moitié des personnages qui n'apportent rien au film, ni humour, ni présence, ni apport scénaristique, rien, on se demande pourquoi ils sont là. Probablement pour meubler une scène qui aurait paru un peu plus vide qu'elle n'était déjà.
Si l'on fait le tour des personnages, après Alice, on peut s'attaquer au Chapelier Fou, le clo(u/wn) du triste spectacle sur 8mm. D'un personnage grandiloquent, dandy barré et rarement sur Terre, mais néanmoins courageux, on a droit à un clown chétif, peureux, pitoyable et qui ne peut inspirer rien d'autre que la pitié, non pas empathique, mais méchante.

A la vue de ce film, difficile de savoir si Burton a été libre de faire ce qu'il voulait ou s'il a été bridé par Disney. Néanmoins, d'un projet qui promettait, on se retrouve avec un film sans ambition, bourré d'incohérences, sans aucune audace, sans aucune prise de risque, sans aucun talent, ni dans le jeu des acteurs, ni dans la sempiternelle musique de Danny Elfman (qui peine sérieusement à se renouveler), ni dans les scènes brillants par leur inutilité, bref, on se retrouve à gâcher 1h48 de notre vie pour abîmer ses yeux et ses oreilles devant ce film qui ne mérite absolument rien d'autre qu'une éternelle honte pour son réalisateur.

S'il y a bien une chose à retenir de ce film, c'est de ne surtout pas le voir.