Cendrillon ayant fait redémarrer l'Âge d'Or des Walt Disney Animation Studios, Walt Disney lance la production d'une adaptation qu'il rêvait de faire depuis longtemps: Alice au Pays des Merveilles.
Le maître avait déjà montré son amour envers l'oeuvre de Lewis Carroll à travers sa série des Alice Comedies durant les années 1920 et le court-métrage de Mickey Mouse: De L'Autre Côté du Miroir. Il était donc on ne peut plus évident qu'un jour ou l'autre, un long-métrage verrait le jour.
Malheureusement, Alice au Pays des Merveilles fût à sa sortie un film renié par tous.


Les critiques ne pensèrent qu'à critiquer le dessin animé sur sa fidélité par rapport au livre original, les fans du bouquin firent de même, le public évita d'aller voir le film en salles, et pratiquement toute l'équipe considéra l'expérience comme un gros raté, que ça soit Walt Disney ou les Neuf Sages. Les créateurs du film furent encore plus déçus du résultat que les fans du livre de Lewis Carroll, un comble! Malgré tous leurs efforts pour à la fois plaire aux puristes et offrir un divertissement familial, les Studios Disney furent démoralisés. Alice au Pays des Merveilles resta pendant longtemps un film renié par à peu près tout le monde.


Réputation qu'il ne méritait pas du tout bien entendu. Déjà parce qu'il est un peu régressif de juger ce dessin animé en tant qu'adaptation en non en tant que film tout court. Et surtout, si on doit juger tous les aspects du film, Alice au Pays des Merveilles fait, on peut le dire, un sans-faute.
Je suis étonné que les équipes de Walt Disney aient toujours crû qu'elles n'avaient pas saisi ce qu'était le Pays des Merveilles alors qu'il s'agit sans nul doute du meilleur point du film.


Le Pays des Merveilles représenté dans cette adaptation est une création fantastique. Tout comme le personnage d'Alice, le spectateur perd tous ses repères. Le temps n'existe pas, l'espace n'existe pas, ouvrir une petite porte à partir d'une grande salle peut mener à un océan, le ciel n'a jamais les mêmes couleurs (est-ce vraiment un ciel d'ailleurs?), on passe d'un style visuel à un autre (les détails sur les dessins sont limités pour accentuer l'effet des couleurs, laissant un impact plus grand chez le public) sans qu'il n'y ait de vrai lien entre les deux (et sans que ça soit tape-à-l’œil), Le Pays n'a pas de limites ou de frontières précises, c'est un vide immense où se trouvent certaines forêts, certains océans, certains intérieurs menant à l'extérieur etc... Impossible d'imaginer à quoi le Pays des Merveilles peut ressembler.


L'expérience est totale. Le personnage d'Alice est censé représenté chacun de nous, le spectateur avec un minimum de sens qui tente de comprendre des choses qui n'ont aucune logique. Mais pourtant, à aucun moment la jeune fille n'est ennuyante. Je ne sais pas comment ils s'y sont pris mais l'héroïne est extrêmement attachante. Cela peut déjà d'expliquer par le fait qu'Alice a été modelée à partir des traits et du jeu de la comédienne lui prêtant sa voix, Kathryn Beaumont, rendant ainsi ses expressions faciales saisissantes (un grand progrès!) mais aussi par son caractère très prononcé. Revoir le film m'a fait rappelé à quel point j'adore ce personnage. C'est même selon moi le meilleur du film alors que pourtant, il y a de la concurrence.


En terme de narration, c'est tout simplement parfait. Le schéma se répète à chaque scène mais ne lasse jamais car les personnages rencontrés par Alice sont tellement uniques et divertissants qu'on en savoure chaque instant. On ne sait jamais s'ils sont plus sains d'esprit que d'autres ou s'ils représentent un danger et cela les rend fascinants.
L'ambiance que dégage cet univers est également fantastique. Déjà par la richesse visuelle incontestable qui doit beaucoup à la directrice artistique Mary Blair mais également par la bande-originale constituée d'une vingtaine de chansons toutes très réussies. L'immersion est incroyable.


Quand j'étais enfant, je revoyais sans cesse le film mais je n'arrivais jamais à me rappeler de l'ordre chronologique des scènes ou même des scènes en elles-mêmes. Et c'était pourtant la preuve que le film avait eu l'effet voulu sur moi.
En enchaînant les scènes burlesques, insensées et aucunement liées les unes avec les autres, le spectateur croit vraiment être dans un rêve et découvre pourtant toujours quelque chose de neuf en revisionnant le film.
Il y a cette sensation de merveilleux et de cauchemardesque qui domine tout le long-métrage et qui offre l'une des œuvres les plus atypiques de l'histoire des Walt Disney Animation Studios.
Un film unique!

Walter-Mouse
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le 7 avr. 2016

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Walter-Mouse

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