Alien : Le huitième passager nous ment. L'Alien est en effet le neuvième passager, puisqu'il accompagne sept humains et un chat. Et évidemment, c'est pour le chat qu'on va le plus s'inquiéter de tout le film, ce qui rend la faute encore plus impardonnable. Ça mériterait un point en moins. Mais Alien est un excellent film donc faisons preuve de clémence.

Sorti en salles il y a 35 ans, Alien est une œuvre majeure du film d'horreur, premier opus d'une tétralogie à laquelle il faut ajouter le récent et décrié Prometheus qui possède, parait-il, des liens avec la saga. Un univers prolifique donc, d'autant plus que de nombreux spin-off et autres produits dérivés s'y sont greffés (Aliens vs Predators, jeux vidéo de qualité assez inégale, etc.)... On peut donc affirmer qu'Alien est un monstre sacré du cinéma. Et comme toujours avec ce genre de mastodonte, grande est la peur d'être déçu lors d'une découverte tardive. Ça a été mon cas avec le 2001 de Kubric par exemple.

Alien réussit toutefois à éviter cet écueil et a bien vieilli. D'une part parce que ses effets spéciaux tiennent pour la plupart encore largement la route pour qui n'est pas trop regardant. D'autre part parce que Ridley Scott a eu l'intelligence de recourir à la suggestion pour instiller la peur. Si la surprise de la découverte du Xénomorphe et de ses capacités n'est plus de mise trente-cinq ans après parution, il n'empêche que le prédateur ultime reste capable d'imposer une tension constante sur le spectateur. Rarement filmé en entier (et tant mieux car ce sont ces plans qui sont les plus désuets aujourd'hui), le Xénomorphe n'apparait en général à l'écran qu'à l'occasion de plans brefs et resserrés. Ainsi suggéré, l'Alien devient une présence toujours oppressante et menaçante, une ombre planant en permanence au-dessus des protagonistes et pouvant surgir à tout moment d'un coin de l'écran. Un choix de mise en scène gagnant pour Scott, sans doute plus efficace que le gore pour faire flipper.

Mais Alien ne se résume pas à son Xénomorphe. Les décors sont très réussis, qu'il s'agisse de la planète sur laquelle atterrit le Nostromo avec sa brume épaisse et son épave inquiétante ou du vaisseau lui-même avec ses couloirs étroits, et surtout le casting est excellent, avec une Sigourney Weaver impériale et toujours convaincante en tête de file. Même si on se doute qu'il va leur arriver des bricoles, on s'inquiète pour les membres de l'équipage (et pour leur chat !) et la prévisibilité de certaines scènes (non, ne pars pas tout seul dans cette salle mal éclairée!) ne nuit pas au plaisir de visionnage.

Un excellent film d'horreur donc, qui mérite toujours le coup d'œil quelques décennies après sa sortie.

Créée

le 7 juil. 2014

Critique lue 613 fois

1 j'aime

2 commentaires

Semyaza

Écrit par

Critique lue 613 fois

1
2

D'autres avis sur Alien - Le 8ème Passager

Alien - Le 8ème Passager
Hypérion
9

Mother ! You bitch !

L'un des inqualifiables nombreux manques à ma culture cinématographique est comblé. J'ai enfin vu Alien. Je redoutais cette confrontation avec ce monument annoncé. Fanatique absolu de Blade Runner,...

le 11 juin 2012

173 j'aime

20

Alien - Le 8ème Passager
Torpenn
9

La belle et la bête

Les aléas de mes acquisitions de films me font terminer ma rétrospective Alien par le tout premier. Je perds probablement en cohérence, mais je gagne au moins le mérite de mes nettoyer les yeux de...

le 2 janv. 2013

164 j'aime

56

Alien - Le 8ème Passager
Sergent_Pepper
8

Cannibal Kingdom

Alien n’est pas seulement l’acte de naissance d’une créature phare de la mythologie hollywoodienne : c’est aussi l’éclosion d’un cinéaste, qui fait pour ce second film des débuts éclatants avant un...

le 5 mai 2017

113 j'aime

13

Du même critique

Cook, Serve, Delicious
Semyaza
7

Over 9000 APM!

Dans Cook, Serve, Delicious, on incarne un restaurateur qui ambitionne de transformer son bouiboui en établissement étoilé. D'allure casual de prime abord avec ses graphismes simplistes et sa musique...

le 12 mars 2014

7 j'aime

2

Dikkenek
Semyaza
9

Tu veux une bière?

Dikkenek, c'est le film le plus belge de l'Histoire. D'ailleurs, plus qu'une histoire, c'est une succession de sketchs tous plus cons les uns que les autres mais qui font beaucoup rire les gens de...

le 8 mars 2014

7 j'aime

Pro Evolution Soccer 5
Semyaza
8

Critique de Pro Evolution Soccer 5 par Semyaza

PES 5, c'était l'apogée de la simulation de foot de Konami. Je n'ose imaginer le nombre d'heures que j'ai passé devant, en solo et surtout avec des amis, enchainant les matchs sans jamais me lasser...

le 20 août 2014

6 j'aime

3