...Si jamais le film vous fait suffisamment peur pour que vous osiez !

Il faut traiter « Alien le huitième passager » avec indulgence, parce qu’il est sorti en 1979, soit il y a trente-cinq longues années. Les effets spéciaux, l’alien dont on discerne souvent l’acteur sous le costume en particulier, ont pris un coup de vieux. Heureusement, Ridley Scott n’est pas dupe. Le réalisateur ne montre sa bestiole qu’à de rares occasions. Aucun plan fixe ne permettra de détailler son anatomie, aucune explication ne sera donnée sur ses origines. Non seulement cela permet de maintenir de l’intérêt pour la créature, mais aussi de la craindre davantage, puisque notre vision d’elle se base sur des apparitions furtives qui glacent le sang. Le temps manque pour s’attarder sur ses défauts de conception et pour le coup, c’est une bonne chose !

Avant l’apparition de la créature, le film est long à se mettre en place. Ce n’est pas pour autant que l’on trouve le temps long, mais l’attente de la découverte de l’alien se fait de plus en plus ressentir. Après que Kane soit attaqué, les choses avancent, l’intrigue devient palpitante. L’équipage, inégale bande de plus ou moins bras-cassés, exaspère (Brett et Parker), amuse (le chat), impressionne (Ripley et Kane), intrigue (Ash) ou indiffère (Dallas et Lambert).

Impossible de fondre totalement devant « Alien le huitième passager », étant donné que l’intrigue dépasse rarement l’idée de tuer pour survivre, et que mis à part Ripley, les psychologies sont survolées.

Mais la vérité, c’est qu’« Alien le huitième passager » est tellement culte que lorsqu’on le découvre sur le tard comme moi, on ne peut s’empêcher de remarquer à quel point il a influencé le cinéma mondial : à quel point le magnifique « Sunshine » de Boyle s’inspire de l’ambiance oppressante de son aîné, à quel point Ripley a permis de donner vie à un nouvel archétype d’héroïne forte, à quel point la créature de Hans Ruedi Giger a terrorisé et ainsi inspiré des monstres discrets et efficaces comme les extra-terrestres de Shyamalan dans « Signes » ou la vision de « Godzilla » de Gareth Edawrds...

Un des grands classiques du septième art, incontestablement.
mewnaru
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le 12 oct. 2014

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