American Psycho par Handmandine
Et donc, j'ai vu «American Psycho ». Un film intéressant comme beaucoup d'autres, un film unique, centré sur le fallacieux Partrick Bateman. Qui est-il ? Une incarnation du vide, un assassin, un psychopathe. Même le titre nous le dit. Nous ne pouvons nous arrêter là. Patrick Bateman est-il seulement Patrick Bateman ? Comment pouvons nous le savoir si lui-même l'ignore ? On ne connait pas son passé, on ne connait pas son futur, on ne connait pas son présent et pourtant c'est cela qu'on nous montre. Ou est le réel dans ce film ? Ou est le réel dans la vie de ce personnage ? Ou est la frontière ? S'il n'a pas tué Paul Allen, qu'a-t-il fait ? On effleure sa folie sans la résoudre en suivant un point de vue interne. Une immersion en soi.
Est-ce tout ? Non, je ne crois pas. Comme le dit Mary Harron, il s'agit là aussi d'une satire de la société américaine de la fin des années 80. C'est dans le titre encore une fois. Du narcissisme à outrance qui passe par l'obsession de Patrick pour l'image qu'il renvoie, en témoigne la description de son rituel matinal, en témoigne la comparaison des cartes de visite, des costumes, des appartements etc., en témoigne cet intérêt porté à la réservation d'une table dans un grand restaurant et j'en passe.
Enfin, on m'avait prévenu, on avait raison, "American Psycho" n'est pas un film d'horreur, même s'il en a les caractéristiques primaires ; plutôt une comédie à l'humour noir. Très noir. De l'absurdité et de l'effroi ressortant à chaque scène. Ce serait alors une triade, partagé entre la satire, l'humour et l'horreur. Une honorable combinaison, certes, mais je n'ai pas reçu la claque. Cette claque, la fameuse claque qui fait instantanément passer une oeuvre de bonne qualité au coup de cœur, au génie, à ce sentiment de satisfaction et de plénitude qui en découle. Je reste sur ma faim, j'attends le dessert.