American Psycho par AntoineRA
Derrière le voile de la comédie noire, le long-métrage de Mary Harron, à l'image du livre, entreprend de critiquer la société uniforme des années 80 en tournant au film psychologique, bardé de quelques scènes bien sanglantes. American Psycho possède ainsi une ambiance assez particulière, admirablement menée par un Christian Bale excellent, jouant à la fois l'homme d'affaire fructueux, à l'apparence soignée et irréprochable, et le psychopathe fantasmant de meurtres complètement déments, avec un calme glacial, et tout en culture. Le film ne se limite toutefois pas qu'à ce contraste du meilleur goût et l'utilise pour alimenter ses thématiques de la superficialité, l'égocentrisme, le matérialisme, ainsi que la perte d'individualité et le délire - ces deux derniers amènent d'ailleurs une lecture ambiguë de l’œuvre. Parfois excessif, avec quelques soucis de cohésion dans son ton, American Psycho, derrière ses déboires fantasques, devient un film noir dont l'esprit déjanté du protagoniste offre une expérience décalée jouissive.