Réalisation et acteurs au top, très beau, très bien exécuté, reste à choisir son camp. Pour moi, un calvaire, un déferlement mortifère qui serait peut-être davantage acceptable si le titre n'était pas une entourloupe, une tromperie de premier ordre. Le dernier plan sur Isabelle Huppert qui contemple sourire aux lèvres l'appart de ses parents disparus, appart désormais sien et qui vient combler sa recherche de logement évoquée en amont, est une bonne conclusion à la misanthropie qui suinte. Dans Funny Games l'ironie sourdait, dans le Ruban Blanc ou Caché on entendait le propos, l'indignation, on voyait le doigt pointé. Ici, quoi ? Une plongée chirurgicale dans la souffrance, le voyeurisme de la déchéance, rien d'autre, le regard froid et le coeur vide. Une méchante manipulation.