Amour n’est pas qu’une leçon de cinéma, c’est avant tout une très belle leçon de vie.
Amour, le film de Michael Haneke ayant remporté la Palme D’or à Cannes, raconte l’histoire d’Anne et Georges dont la relation de couple va être mis à rude épreuve après une attaque cérébrale dont Anne est victime. Avec les nombreuses récompenses que ce film a obtenu, nous pouvons décerner le statu de Chef-d’œuvre à la réalisation de Michael Haneke. Mais au delà de cette aura, une partie du public ne peux s’empêcher de rejeter l’amour et la tendresse que ce film nous offre.
Il faut avant tout mettre les récompenses et les honneurs de coté car Amour est une très grande leçon de cinéma. Ce film est la base même des cours enseignés sur la réalisation d’un premier long métrage pour n’importe quel réalisateur avec un budget limité. En effet, le scenario d’Amour est simple, fluide et facile à comprendre. Le titre nous révèle en partie l’un des sujets traité. L’amour, la relation de couple et la bataille entre deux personnes dont la santé se dégradent de jours en jours. Ensuite, le réalisateur à minimisé sa mise en scène en n’employant que deux personnages principaux. Le premier, Georges, joué par Jean-Louis Trintignant et ensuite Anna, interprété par Emmanuelle Riva, sont tous deux entourés de cinq à six personnages secondaires. Les environnements fréquentés sont aussi réduits à un minimum. La seconde scène du film s’ouvre sur une représentation d’un récital symphonique avec comme visuel, un public qui prend son temps pour s’installer, de discuter et surtout de nous regarder. Est-ce un message du réalisateur, d’afficher ce long miroir spectateur, comme une réflexion à travers notre propre existence ? Une chose importante à noter est le nombre minimum de plan par scène. Tout au long du film, chaque scène est structurée de la même manière ; un Plan d’ensemble ainsi qu’un plan moyen par personnages. On notera aussi l’utilisation de plans séquences à travers certaines scène de révélation telle l’ouverture du film. En faisant de la sorte, le réalisateur mise avant tout sur le jeu de ses acteurs et nous découvrons une attitude plus sincère de chacun.
Souvent, les spectateurs redoutent à aller voir un film indépendant. Ces films ont tendance à durer une éternité avec des plans généralement long. Alors pourquoi Amour est-il diffèrent de ces films ? Tout d’abord, les performances de Jean-Louis Trintignant et d’Emmanuelle Riva sont à couper le souffle. Sincère, intelligent mais aussi naturel, l’effondrement de ce couple est joué a merveille. A chaque gros plans sur ces deux personnages, ont peut découvrir à travers leurs yeux, toute leur sensibilité. Amour est aussi un film à suspense, dont Haneke n’hésite pas à nous le démontrer et décide d’ouvrir son film avec l’intervention des pompiers à la recherche de quelque chose, de quelqu’un. Le fait de découvrir le corps inerte et en décomposition d’Anne envoi un message très fort au spectateur, comme une sorte d’avertissement à l’attention de chacun.
D’après le journaliste Rich Juzniach, qui décrit le film Amour comme le long métrage le plus brutal de l’année, n’a pas réellement tort. Tout comme un film d’horreur, Amour se construit sur une base solide ( en l’occurrence, la découverte du corps) et voit la tension monter, scène après scène jusqu’à cette apothéose ou Georges nous prend à contre-pied en terminant les jours de sa femme. L’étouffement est ressenti par le public qui se sent choqué, d’une part par la dure cruauté et la réalité de cette scène, mais aussi par l’accumulation de cette tension tout au long du film.
Avec plusieurs récompenses récoltées, Haneke nous offre un film punissant mais tellement brillant dont on n’espère ne jamais le revoir une deuxième fois. Amour n’est pas qu’une leçon de cinéma, c’est avant tout une très belle leçon de vie.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films vus en 2013