A relationship, I think, is like a shark. You know? It has to constantly move forward or it dies.

Attachez vos ceintures, nous voilà partis pour 1h33 de dialogues non-stop ! Pas d'escale avant la fin du film, j'espère que vous avez pris vos précautions. Considérée par beaucoup comme une des meilleures réalisations de Woody Allen, si ce n'est la meilleure, Annie Hall est un film bavard, comme toujours avec lui, mais pas dans un sens péjoratif car les dialogues se savourent.


Annie Hall est érigée par un grand nombre comme une comédie romantique puisque narrant l'histoire d'amour entre Alvy et Annie. Pourquoi pas, mais ce serait une romance atypique, comme on en voit peu. Ici, pas de beau prince charmant qui changerait du tout au tout ou abandonnerait une partie de sa vie pour retrouver sa dulcinée et faire pleurer les demoiselles face à tant de romantisme sur leur écran. Non, Alvy n'est pas bien beau, il a ses principes, ses idées et ne quittera jamais New-York. En revanche, s'il est bavard, ce qu'il dit est extrêmement drôle et c'est un puits de science. On ne peut pas tout avoir.
Les dialogues, omniprésents donc, sont ingénieux. Certaines expressions sont entrées dans le langage courant et un certain nombre de citations attribuées à Woody Allen sont issues du film. Les personnages principaux sont attachants: Diane Keaton est superbe et joue avec justesse, et le personnage de Allen parvient à se faire aimer alors qu'il passe son temps à se plaindre grâce à un humour fin et tout en autodérision. On apprécie aussi les caméos de Sigourney Weaver et Christopher Walken.


Annie Hall est toutefois un peu fouillis par moment, car, noyé dans ce tourbillon de dialogues, on peine parfois à se replacer dans la chronologie des événements. Cependant, lorsqu'on sait qu'initialement le film faisait 2h20, on ne peut que féliciter le monteur d'avoir su garder une histoire cohérente et pleine de charme.
Le style du film est aussi un de ses atouts. En effet, Woody Allen casse à plusieurs reprises ce fameux 4e mur en s'adressant directement à la caméra, et donc au spectateur. J'ai par ailleurs beaucoup ri lorsqu'il interpelle les passants dans la rue pour leur demander leur avis et que ceux-ci, pas surpris pour un sou, lui délivrent une réponse tout à fait pertinente.


Annie Hall finalement, ce n'est ni plus ni moins qu'une comédie romantique réaliste, c'est-à-dire une que vous et moi pourrions connaître, avec ses hauts et ses bas, ses complexes, ses conversations sur tout et n'importe quoi, sans scène où un personnage se ridiculise par amour comme on en voit dans tous les films. Ici, pas de personnages excessivement beaux ni excessivement moches qui réaliseraient qu'ils ont trouvé l'amour de leur vie au moment du générique.
Annie Hall, c'est simple et pertinent.

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le 22 juil. 2014

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Jake Elwood

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