Il faut vraiment arriver aux 20 dernières minutes pour se convaincre que "Basil, détective privé" est un très bon dessin animé.
Déjà, premier bémol, le scénario, malgré de très bons dialogues et un humour qui fait mouche, manque d'unité et passione relativement peu ; pas vraiment de surprise dans la narration et l'on peut même remarquer que certains éléments ont été directement repompé chez "Bernard et Bianca". Toutefois, cela se laisse regarder.
L'animation n'a rien d'exceptionnel non plus. Comparé à ce que le studio a produit précédemment, il y a de quoi être déçu de ces décors et de ce trait qui auraient pu être affinés. Ce n'est pas foncièrement mauvais, non, c'est tout de même mieux qu'un dessin animé pour la télé, mais clairement la qualité esthétique est un cran en dessous de ce que Disney a pu produire de mieux.
Les personnages sont en revanche très bien trouvés ; leur design, leur comportement, leur costume, tout est bien pensé. En plus les méchants sont vraiment méchants, on est dans le pur esprit manichéen comme je l'aime. Ce qui pourra étonner, c'est la noirceur du récit en dépit des très nombreuses blagues (sans doute là justement pour faire disparaître la cruauté de certaines scènes) ; ce côté glauque a toujours été présent chez Disney (souvenez-vous de Pinocchio ou encore de Bambi), mais pas de la même manière, et graphiquement, on dirait bien que l'ami Don Bluth a influencé le célèbre studio (c'est pas plus mal).
Tout ça pour dire que jusqu'à la 40ème minute, cette alternance entre bonnes et mauvaises choses me laissaient présager qu'un gentil 7/10 serait adéquat. Puis arrive la scène dans le Big Ben : à la fois hommage au cinéma et véritable scène d'action pure (ce qui manquait jusque là, du moins à un tel niveau de perfection). Bon il y a quelques maladresses dans tous ces zooms, mais cela confère une aura brute à cette séquence pleine de dynamisme. C'est beau, c'est fort.
Bref, "Basil, détective privé" est un dessin animé qui aurait pu accéder au rang de chef do'euvre en travaillant un peu plus sur l'écriture (en approfondissant certaines scènes), ainsi que sur le graphisme ; heureusement la scène de climax est sauve les pots.