Ah, ce film ! Si Michael Schumacher était un fou du volant dans le bon sens du terme, Joel Schumacher lui est un fou de la caméra dans le mauvais sens cette fois...
Si je met de côté ma fascination pour le personnage de Batman, je mettrai un 6 ou un 7 à ce film. Car je l'admets, j'ai beaucoup ri. J'irai même jusqu'à dire que j'ai passé un agréable moment en compagnie de ce nouveau Chevalier Noir : Georges Clooney. Aaaaaah, Georges... Comment un acteur aussi talentueux que toi a pu tomber si bas ?
Mais ne blamons pas trop Georges, préoccupons-nous du cas Schumacher. Après le très moyen Batman Foverer (Eh oui ! C'est aussi de lui !) où Batman, incarné assez justement par Val Kilmer, affrontait un tandem inédit composé du Sphinx (l'Homme Mystère joué par Jim Carrey) et Double-Face (joué par Tommy Lee Jones), ce cher Joel remet le couvert avec un trio de méchants des plus improbables : Poison Ivy, Mr.Freeze et... Bane ? Oui ! Bane. L'un des plus grands ennemis de Batman. L'un des seuls à avoir vaincu (pour ne pas dire humilié) Batman. Ici, le malheureux devra se contenter (pour sa toute première apparition au cinéma) d'un ridicule second rôle puisqu'il est relégué au rang de petit toutou écervelé au service personnel d'Ivy. Tout au long du film, il se contentera de la suivre en prononçant son nom aussi bêtement qu'un Pokémon.
(Petite parenthèse : Je tiens à remercier Christopher Nolan et notamment Tom Hardy pour sa surprenante prestation. L'affront aura été lavé 15 ans plus tard...)
Rien que sur le papier, cette collaboration entre Ivy et Freeze semble absurde, mais c'est sans compter les magnifiques dialogues qui composent le film. Tout au long du film, nos oreilles doivent se coltiner une tripotée de jeux de mots sur l'univers des plantes et de la glace. "Vieille branche", "Freeze, t'es givré", "J'ai jeté un froid"... et j'en passe. Faut voir si la VO est aussi gratinée.
En parlant de réplique "culte", le duo de méchant n'a pas le monopole de la réplique. Le tandem Batman et Robin a aussi ses moments de gloires. Revenons un peu sur le cas Clooney... Faut croire que juste avant de tourner chaque de ce film, le playboy des pubs Nespresso a rangé son talent d'acteur au placard. Ou peut-être était-il tout simplement très mal dirigé par Schumacher... Mais ne cherchons pas de coupable, parlons des faits. L'un des moments cultes du film consiste en l'apparition de l'Homme Chauve-Souris face à Mr.Freeze, l'une des toutes premières scènes. En bon super-héros, Georges nous lâche fièrement un "Salut Freeze ! Je suis Batman !" (Oups, comme si on n'avait pas remarqué !). Autre moment culte du film (gare au spoil), on apprend dans une scène qu'Alfred est touché par la maladie. S'en suit un dialogue poignant entre le majordome et Clooney où ce dernier affiche un sourire charmeur. L'expression qui convient évidemment le mieux à la situation ! Comme si Joel lui avait glissé avant chaque prise "Bon Georgie, pas de blabla. Regard de beau gosse, ça suffira !".
Maintenant revenons au réalisateur. Joel Schumacher nous gratifie dès le début du film d'un plan sur les fesses de Batman et Robin au moment où il enfile leur costume. Charmant. Faut croire aussi que ses éclairagistes n'ont que des spots rose et vert. Déjà que la majorité des décors sont à vomir, le réalisateur nous gratifie de somptueux éclairage flashy... Qui apporte une certaine "esthétique" au film me direz-vous ? Mon p'tit Joel, on le sait que tu es ouvertement gay et on s'en fout. Pas besoin de le montrer à chaque seconde du film ! Nous tout ce qu'on veut, c'est un bon Batman !
Sincèrement, je me demande ce qu'il s'est passé dans sa tête. C'est comme si, attristé de l'échec de Batman Forever, le réalisateur avait décidé de se parodier soi-même en reprenant et exagérant tout ce qui nous répugnait dans le premier film. Sans compter que le scénario ne vaut pas un clou. Ajoutez à cela une Batgirl qui sert mais alors totalement à rien et vous avez non pas un super-héros...
mais un SUPER NAVET !
