Beetlejuice par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Adam et Barbara Maitland forment un jeune couple adorable et vivent heureux dans une grande maison. Le jeune homme, accroc de maquette, en a confectionné une représentant son village qui *trône" à l'étage de la demeure. Le danger des maquettes, c'est qu'il manque toujours quelque chose pour la perfectionner. Il faut donc absolument aller acheter ce petit truc indispensable lorsqu'un imprudent petit chien vient innocemment provoquer leur accident de voiture. Adam et Barbara sont alors réduits à l'état de fantômes. La maison va être vendue et occupée par un couple venu de New York avec leur fille Lydia à l'allure étrange. Nos fantômes décident alors de hanter la demeure et tout faire pour chasser les "intrus", toutefois la tâche s'avère trop ardue pour eux. Il ne reste qu'une solution extrême: faire appel, avec la complicité de Lydia, à Beetlejuice, drôle de type mort-vivant déjanté et vulgaire, spécialisé en "bio-exorcisme". La chasse à l'habitant va commencer pour de bon !


Il est bien certain qu'en regardant ce film, on ne peut que se dire que la mort provoque des situations cocasses et durables car un livre tout poussiéreux distille des conseils pour hanter les lieux durant 125 ans. Encore faut-il pouvoir profiter de la demeure sans être dérangé par des occupants dont le snobisme en devient agressif et affublés d'un conseiller décorateur qui tient à relooker à sa manière le "nid douillet" de Adam et Barbara. C'est aussi une "torture" d' être fantôme pour assister impuissant aux agissements des envahisseurs. Alors Beetlejuice n'est peut être pas un type en décrépitude très recommandable au premier abord mais il a un genre de malice en lui qui peut apporter un remède aux "morts déprimés". Pour cela il use de quelques tours à sa façon pour retourner une situation qui est loin de se dérouler de la manière la plus simple...


Cette œuvre de Tim Burton est le type même de la comédie d'horreur esthétique, macabre, délirante et complètement hors norme à l'image de son héros. Il n'en demeure pas moins que ce film est presque devenu un incontournable du genre grâce à son ingéniosité, et à son histoire. Celle-ci nous fait découvrir des personnages aussi effrayants que burlesques. Certaines scènes sont absolument délirantes, stupéfiantes et surprenantes. Elles nous emmènent dans le royaume des monstres et des morts en pleine déliquescence. On en vient à se demander si ce couple de new-yorkais et leur conseiller décorateur ne sont en fait pas plus effrayants dans leurs comportements que ces cadavres décharnés qui enchantent les amateurs du genre.
L'interprétation est absolument formidable. Voir Michaël Keaton en Beetlejuice, le raté roublard, baratineur, vulgaire et laid est un plaisir morbide extraordinaire. Il se fond à merveille dans ce personnage d'outre tombe loqueteux**. Alec Baldwin** et Geena Davis, Adam et Barbara, forment ce charmant petit couple réduit à l'état de fantôme à cause d'un maudit chien et prêts à tout pour continuer à vivre dans leur univers pendant ... 125 ans. Et puis il y a Lydia la fille des nouveaux propriétaires, jeune fille marginale, morbide à souhait et complice de nos héros fort bien interprétée par Winona Ryder. La liste est longue mais chaque personnage apporte sa touche de méchanceté pour certains et de laideur pour d'autres. La bande originale de Danny Elfman pimente brillamment ce film.


Voici donc une œuvre de Tim Burton indémodable, originale, très bien réalisée avec des monstres pas si antipathiques que cela puisqu'ils nous permettent d'en sourire. Une cure de "bio-exorcisme" ne fera de mal à personne. Le traitement est efficace car ce film de 1988 n'a pas de date limite de consommation !

Grard-Rocher
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le 29 nov. 2015

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