Black Swan retrace l'histoire d'une danseuse classique au sein d'une compagnie, dont le prochain ballet est une réinterprétation du fameux "Swan Lake".
( Le Lac des Cygnes : Odette a été transformée en cygne blanc à l'instar de toute une ribambelle de jeunes filles, par le méchant sorcier Rothbart et seul le serment d'amour éternel que lui jurerait un homme fidèle pourrait lever le maléfice.
Elle rencontre le prince lors d'une partie de chasse, se transforme en jeune femme pendant un moment, et lui explique sa malédiction.
Lors d'une fête au château, Odile, la parfaite jumelle d'Odette et également fille de Rothbart, le cygne noir donc, danse avec le prince, qui se voit séduit, et ne remarque pas Odette malgré ses efforts. Cette dernière se tuera de désespoir.)

Ce qui est intéressant, c'est cette mise en abîme qu'à choisi de faire Aronofski, le scénario représentant des danseurs qui interprètent "Swan Lake", ballet qui est lui-même le fil conducteur du scénario.
Ça parait difficile à suivre, mais c'est géré d'une main de maître, et le résultat n'en est que plus grandiose. Et je ne pèse pas mes mots.

Nina (Natalie Portman) est une jeune fille d'une vingtaine d'années, qui vit seule avec sa mère, elle même ancienne ballerine.
Le climat ambiant familial est tellement protecteur qu'il en est étouffant, alors elle prend la danse classique en échappatoire.
Tant et si bien que le film commence par un rêve dans lequel elle se voit danser la Reine des Cygnes (rôle de l'Etoile) dans le Lac des Cygnes, avant même que l'annonce du choix du nouveau ballet ait été faite par Thomas (interprété par Vincent Cassel).
Bien évidemment, Nina veut ce rôle.
L'étoile doit jouer deux rôles bien distincts :
l'incarnation même de la pureté, de la crainte, de la fuite et de l'innocence pour intérpréter le cygne blanc,
et jouer la séductrice volage, fatale, l'usurpatrice, la méchante soeur, pour représenter le cygne noir.
Pas si facile.

Nina est l'incarnation parfaite du cygne blanc, mais cela ne suffit pas.

Ben oui, je sais, dit comme ça, ça parait super réducteur. Ouais, super, un film sur la danse classique, sur une fille qui veut le rôle, qui va probablement devoir coucher pour l'avoir WOUHOU super l'innovation.
Oui mais alors, comment vous dire... Pas du tout, au final.

Ce film parle de l'émancipation d'une jeune fille, du passage de l'enfance à l'âge adulte parfois délicat mais aussi de la difficulté des expériences auxquelles on est confronté et des choix qui nous entrainent vers des issues plus ou moins douloureuses.
Il parle également de la paranoïa due à une ambition trop poussée, du fait de vouloir accéder au meilleur de ses capacités grâce à la torture physique, cette violence constante que l'on s'inflige surtout dans le domaine de la danse classique.
Cette peur d'être remplacée à tout moment par la première nouvelle venue (on pointe du doigt la jolie Mila Kunis).
Une personne meurtrie, qui a enfoui depuis trop longtemps toutes ses névroses, et qui va se voir contrainte et forcée d'extérioriser malgré tout, de la manière la plus poétique qui soit.
Cette recherche de la perfection, qui a toujours un prix, que Nina va payer.

Tous ces points abordés concernant la thématique, avec en plus la triple mise en abîme, un cadrage hors pair, une esthétique à couper le souffle, et une sensibilité exacerbée et pourtant très humaine, font que Black Swan est un film à ne manquer sous aucun prétexte.
Je n'aurais pas assez de mes deux mains pour énumérer tous les points positifs de ce film.
On rajoute à ça une pointe de fantastique, qui peut effrayer au niveau de son utilisation durant le film, mais qui se verra au final totalement justifiée sur la fin, et on obtient Black Swan.
Rajoutons à ça la bande sonore de Tchaïkosvky revue pour l'occasion par je-sais-plus-qui-mais-vous-trouverez-sur-un-des-nombreux-blog-ciné-qui-auront-retenu-cette-information-contrairement-à-moi-qui-était-encore-subjuguée-par-la-fin-du-film, et vous flottez littéralement.


Sorti aux USA cette semaine, il sortira en france le 9 Février 2011.
Et croyez moi vous me verrez dans les salles ce jour là.

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le 19 déc. 2010

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