dernière version vue : blu-ray final cut
D'abord un plaisir visuel indéniable. Blade Runner reste à ce jour un des plus "beaux" films d'anticipation.
Ensuite, une inamovible identification aux années 80 : les bastons sont réglées en portant les coups à 45 cm des visages, ce que la perspective ne masque pas; le saxophone est horriblement soft jazz; Harisson Ford bouscule les gens qu'il croise pour faire croire qu'il y a beaucoup de monde dans les rues; Vangelis est à la fois en retard par son psychédélisme et trop en avance par son utilisation abusive des synthés; Ridley Scott semble parfois parti aux toilettes (et c'est probablement son frère qui prend le relais à ce moment là); le rythme est souvent à la limite des polars tv est-allemands; le futurisme ose les oscilloscopes tour à tour microscope atomique en pleine rue, détecteur de mensonges droïdesques, scanner "vectoriel" à faire pâlir Grissom couplé à une imprimante polaroïd, ...
Mais le charme opère. Les problématiques technologiques et identitaires restent angoissantes, les ambigüités demeurent, et bien qu'inégale, la mise en scène finit toujours, à un moment ou un autre, par saisir le spectateur. Et ses aspects datés, cet assemblage hétéroclite de futur encore non résolu, et de passé un peu grotesque, donnent à ce film un véritable cachet, celui des musées.