Je l'ai pourtant vu il y a un petit mois, mais me revoilà à nouveau pour la 8 ou 9ème fois à insérer le DVD d'un film mythique pour bon nombre d'entre nous. Il est vrai qu'après avoir vu l'ignoble Cartel il y a quelques temps j'ai élaboré une théorie selon laquelle la version de Ridley Scott que nous connaissons à présent, celui qui a réalisé Robin Hood, Hannibal ou Prometheus était peut être un Réplicant désirant saboter sa carrière, j'avais besoin de revenir aux sources une nouvelle fois et de m'imprégner d'un film qui ne m'a jamais laissé indifférent.
Et en le revoyant une énième fois, me voilà immédiatement happé dans ce récit inquiétant qui offre une ambiance unique et dans lequel chacun de ses plans, grâce à un jeu de lumière artificiel et hypnotisant maitrisé à la perfection sombre dans une atmosphère hallucinante. En découle un cocktail somptueux qui inonde nos rétines avec ces décors inoubliables, cette sensation étouffante d'un Los Angeles plongée dans une nuit interminable renforcé par la présence d'un intense brouillard pluvieux. Un film à l'esthétique ahurissante qui après plus de 30 ans fout une claque à la grande majorité des blockbuster indigestes que j'ai subis cet été. Un film dans lequel la Science Fiction et le Polar fusionnent d'une manière si homogène, si évidente qu'elle forme un tout absolument délectable, cohérent et indescriptible, un film qui me donne toujours autant de frissons à chaque fois que j'entends le monologue anthologique de Roy Batty personnage fascinant qui continue de me hanter. Un film plus mélancolique qu'épique sans la moindre once de manichéisme, qui nous force à se poser des questions et peut se lire de différentes manières.
Blade Runner, ce n'est pas quelque chose qui se lit, qui s'écrit, c'est une expérience à vivre et à revivre pour capter l'essence de l'oeuvre qu'on a sous les yeux et parce que chaque détail disséminé tout au long du récit prend tout son sens, une fois toutes les clés en main, du plus anodin au plus ambitieux.
Boudé lors de sa sortie puis devenu une icône et un modèle du genre au fil des années, bénéficiant d'une pléiade de versions différentes, et faisant couler énormément d'encre dans un débat devenu culte, alors, Rick Deckard, Replicant ou pas ?