" I would rather die than live another day in this death! "
Vous vous souvenez dans le film "Blanche-Neige et les sept nains" de Disney quand on découvre la backstory du prince, du chasseur et de la reine ? Moi non plus. Et c'est peut être parce que ça ne présente aucun intérêt. Ce film est convaincu du contraire et dire qu'il va dans le mur serait presque trop gentil. Le mur est pulvérisé et le film continue de foncer et termine sa course dans un marasme assez infect.
Pourtant, la bande-annonce avait l'air jolie et les images belles. Spoiler alert, toutes les jolies images sont dans la bande-annonce. Le reste du film est incroyablement terne. La forêt où Blanche-Neige se perd (comme dans le film Disney !!) est assez décevante et donne le ton du reste du film. Fade et sans originalité ni saveur. Quand le film bascule dans la magie, c'est trop tard et il sombre alors dans le ridicule le plus complet (les zelfes !). Dans la salle les gens riaient. Jamais un très bon signe quand le film est censé te prendre aux tripes.
Que ce soit au niveau des dialogues, situations, scènes d'action... on est en face d'un épisode de série télé type trilogie du samedi étiré en longueur. Ayant tété jusqu'à plus soif les mamelles des mauvaises séries télé, j'ai été désagréablement surpris de retrouver nombre de poncifs et surtout de pouvoir prévoir à l'avance certaines lignes de dialogues.
Le film est également emprunt de symbolisme paresseux et minable. Blanche-Neige est christique. La métaphore est filée de manière tellement fainéante que l'on se demande même pourquoi on a pas mis plus d'auréoles à Kristin Stewart (je lui taille un costard plus tard, patience). Blanche-Neige prie, son père est marié par un évêque bien chrétien et comble du bonheur, elle pardonne à la méchante parce que c'est la chose à faire quand on a bien appris ses leçons au catéchisme.
J'aurais dû donner la note minimal à ce film qui est un pur gachis de mon temps et de mon argent (on voit Chris Hemsworth torse nu à peine une demie-seconde !). Mais il y a Charlize Theron. Ah, Charlize, qu'es-tu allé faire dans un bourbier pareil ? D'abord Prometheus, ensuite ça. Charlize irradie l'écran même quand elle en fait des caisses. Vêtue de robes faites de plumes, de métal et de crânes de piafs elle illumine l'écran de sa présence... du moins, quand on la voit froide et distante. Dès que l'on en découvre un peu plus sur elle, c'est mou, fade et plat. On s'en fiche de savoir pourquoi elle est méchante ! Ça ne présente strictement aucun intérêt ! La reine a un frère, un personnage qui ne sert à rien : battu par deux fois (par un clou et un type ivre), il revient pour le troisième service à la fin. Mais déjà il ne fait plus peur, alors pensez, découvrir qu'il sait se battre on s'en fiche un peu.
Kristen Stewart a perpétuellement la bouche ouverte et montre ses incisives. Toujours aussi fade, elle ne fait pas grand chose du film si ce n'est caresser des animaux et verser des larmes. Son speech inspirant au moment où tu dois avoir des frissons parce que la musique te dit que c'est intense est risible. Je me suis retenu de rire - en particulier parce que ma voisine avait l'air de vibrer avec Kristen - mais j'aurais pu écrire la même chose si j'avais un ou deux verres dans le sang et que je voulais me moquer de ce genre de films.
Les autres acteurs sont là pour cachetonner. Hemsworth est nul comme c'est pas permis ; il "joue" un alcoolique qui ne boit plus dès qu'il rencontre Stewart. La surprise du film c'est que c'est lui le prince charmant de Blanche Neige spoiler. Mais de toutes les façons ce n'est pas très important parce que c'est un film féministe et donc Blanche-Neige ne finit avec personne mais juste avec une couronne pas droite sur sa tête à la fin. Lol. Les nains apparaissent dans le dernier quart du film et sont joués par des têtes connues. Mais pas par des acteurs de petite taille (ces derniers mis à part Peter Dinklage étaient sans doute occupés à jouer dans l'autre Blanche-Neige, Mirror Mirror). Les acteurs avaient l'air aussi médusés que moi se demandant ce qu'ils faisaient dans cette galère. Leurs dialogues sont particulièrement mal écrits et ils sont responsables de 75% des "gags", le plus souvent à leur détriment. Les nains sont au nombre de huit... mais pas pour longtemps car en effet rapidement le moins repoussant et le plus sympathique mourra de manière pas surprenante du tout.
Au niveau du scénario, c'est très très embrouillé et en même temps très simpliste. À partir d'un cahier des charges simple inspiré du conte de Grimm mais surtout du film de Disney (ne nous voilons pas la face), les scénaristes multiplient les diversions inutiles (le village des femmes scarifiées, la forêt des fées...) qui sont à la fois consternantes et risibles. Les scènes d'action sont brouillonnes et mal filmées. C'est un comble de penser qu'une série télé avec un budget moindre (Game of Thrones pour ne pas la nommer) parvient à rendre des scènes plus lisibles.
C'est donc un immense gâchis. Je trouvais ça prometteur mais les costumes outranciers de Charlize Theron ne suffisent pas à rendre ce film regardable. Rien ne surnage dans ce bourbier infect et j'aurais vraiment dû rester chez moi à lire plutôt que de m'infliger cette immondice.
TLDR : Trop cher même pendant la fête du cinéma, trop long même si gratuit.
