Unité d'action, unité de lieu et unité de temps : 3 éléments qui permettent à ce film de prendre la forme d'une pièce de théâtre.
Le mélange des genres est au rendez-vous.
2 enfants se bagarrent et ce sont aussitôt 4 adultes tous aussi crétins et immatures les uns que les autres qui s'étripent verbalement lors d'une rencontre à huis clos. Il sont tous crétins mais chacun à leur manière. On a l'hystérique humaniste, une autre nerveuse et maladroite, un faux gentil jovial et un businessman aigri. Bref que des belles caricatures qui symbolisent toute l'absurdité de notre temps. Ils bombent le torse, se présentent comme des modèles mais sont tous excessivement ridicules. Leur égocentrisme maladif les pousse même parfois à conclure des alliances éphémères avec leur adversaire de la minute précédente (solidarité féminine et masculine par exemple) donnant lieu à des situations très cocasses.
Cette belle brochette d'adultes irresponsables et stéréotypés multiplie les répliques mesquines qui les enfoncent dans une compétition puérile particulièrement comique voire burlesque. Ces dialogues et les situations comiques qui en découlent, nuisent même presque à la crédibilité du film. La gradation dans le comique manque de subtilité (trop téléphonée) et tourne par moment presque à la farce. Le coup du hamster par exemple est à mon avis un peu trop gros mais bon. Polanski s'emploie à tourner en ridicule les codes sociaux et notamment ceux de la bienséance en les présentant sous un angle absurde et en les opposant de manière tacite à l'innocence juvénile que l'on retrouve à la fin du film. Un film sympathique, court mais plaisant.