Attendre au purgatoire, la fumée de cigarette se confondant avec la brume d'un soir d'été au Maroc. Attendre un évènement, ou plutôt espérer que rien ne se passe. Attendre pour oublier que le monde toque à la porte.


Les souvenirs sont tout ce qu'il reste. Le plus beau visage du monde, celui auquel on est obligé de faire confiance, peu importe le peu d'informations que l'on a sur lui. Le visage d'une femme, bien sûr, le visage d'un monde, aussi.


Ce jour où tout s'est arrêté, le ciel pleurait à notre place. Depuis, la grisaille domine partout où le regard vagabonde. Perdre foi en l'humanité, c'est devenir impartial. Chez nous, toutes les langues sont parlées, mais il faut savoir les utiliser.


Des yeux m'observent intensément, pour sonder ce qu'il me reste comme esprit. Le monde ne me regarde pas. La noblesse ne paye pas, je l'ai donc revendue pour acheter une tranquilité infinie. Parfois, je dis que je ne suis pas homme d'affaire.


Les souvenirs ne s'échangent pas. On peut les détruire ou les sublimer, mais s'en débarrasser dans ce pays paradisiaque est un enfer. Une brume qui suit, et qui cache la réalité d'un avion qui disparait pour ne jamais revenir. Il part pour un pays assez grand pour que tout le monde aie la place d'y dormir. Et au passage, d'agripper quelques rêves.


Oublier est une notion d'un ancien temps. Aujourd'hui, on se remémore pour être sûr que le monde, à travers une femme, ne nous oubliera pas. Mais ce n'est pas n'importe quelle femme. Et lui aussi est à bord de cet avion.


Cette histoire n'a pas de fin. Heureusement, on connait au moins la fin du chapitre.

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le 22 sept. 2016

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Mayeul TheLink

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