Je mets le lien de la plus belle musique -ou une des plus belles- présente dans une des plus belles BO de films d'un des meilleurs films.


A l'heure où j'écris ces lignes, je pleure de bonheur.


Avec un peu de retard, j'ai fini par découvrir ce film, vingt années après sa sortie. Et depuis, je ne pense plus qu'à ce film. Il m'a déboussolé, m'a fait plus que jouir de la réalisation de Scorsese, qui est décidément l'un des plus talentueux réalisateurs de ce millénaire (au moins). Les musiques passent en boucle dans ma tête, je revis les moments les plus épiques de l'histoire du cinéma, je pleure devant une telle maîtrise du cinéma. Croyez-moi, je pleure vraiment. J'ai déjà ressenti ça, à vrai dire. Interstellar m'avait procuré un tel plaisir, tellement que j'ai dû attendre quelques mois avant de chasser toutes ces images de ma tête. Mais Casino est différent d'Interstellar, sûrement parce que Scorsese a un style tout aussi différent que Nolan. Mais c'est toujours aussi bon de découvrir leurs films. Je pensais pas me prendre une aussi grande claque. Et c'est quand on s'y attend le moins qu'on est le plus surpris.


Comment faire mieux comme réalisation ? C'est impossible. Du début à la fin, on est projeté dans une spirale où l'ennui, la lassitude, la moquerie et la niaiserie n'existent pas. 2h50 de pur bonheur, de pur maîtrise cinématographique. Chaque mouvement de caméra, chaque plan choisi révèlent l'art du Maestro Scorsese. Les Affranchis démarrait super bien, avec une des plus belles répliques de cinéma



As long as I remember, I always wanted to be a ganster



Ici on démarre tout aussi bien. En 15 secondes à peine, l'esprit du film est dégagé. Ces 15 premières secondes permettent d'instaurer une voix off pendant 2h50. Nom de Scorsese, je ne pensais pas que c'était possible. Mais Scorsese l'a fait! Généralement, la voix off devient très vite lassant. Le point de vue omniscient ou interne dans les films, ça ne marche pas si c'est tout raconté par une voix off. On s'ennuie, ou pire on sait tout ce qui va se passer. Mais le Dieu Scorsese, lui nous projette dans deux esprits, celui de Robert De Niro et de Joe Pesci. Les deux acteurs, que l'on trouvait déjà dans Les Affranchis, parlent non-stop pendant presque trois heures, sans qu'on se lasse. Sûrement parce que le film varie avec ces deux points de vue interne. On retrouve même d'autres points de vue. Ceux-ci arrêtent la caméra lorsque les protagonistes réfléchissent. Tout est pensé.


Les répliques cultes, c'est ce qui fait un Scorsese. Alors, quand on a De Niro et Pesci dans son film, ça n'en finit plus les insultes et les réparties de malade. Joe Pesci m'avait déjà surpris dans Les Affranchis. Son personnage est violent, vulgaire et inconscient de ses actes. Il reprend son rôle, qui lui va toujours à merveille.



Il y a trois façon de faire les choses dans ce casino : la bonne façon, la mauvaise façon et ma façon.



En temps normal, mes chances de revenir vivant d’un rendez-vous avec Nicky étaient de 99 sur 100. Mais quand je l’ai entendu me dire « 100 mètres plus loin sur la route », je me suis donné 50/50.



Robert de Niro dans son rôle de Sam Rothstein.


Mais le mieux reste sans aucun doute les répliques de Nicky Santoro, campé par l'inimitable Joe Pesci :



Fous-toi bien ça dans la tronche, enflure de youpin de mes fesses. Si tu existes ici, c’est grâce à moi. C’est la seule raison. Si tu m’avais pas, toi, pour toi seul, le moindre affranchi à la noix à cinq cent kilomètres viendrait te la mettre profond dans ton cul de sale juif. Et à qui t’irais te plaindre ? T’es prévenu : ne me tire plus jamais dans les pattes, connard ! Espèce de fils de pute !



Take this stiff and pound it up your fucking ass! Hit me again. Take this one and stick it up your sister’s ass!



Mince, comme faire plus culte qu'un film avec deux des meilleurs acteurs des années 90, et une réalisation exemplaire ? En rajoutant une couche avec Sharon Stone. Avec son rôle de péripatéticienne, Sharon Stone est une bonne chiotte à merde détestable. Et même si elle est une des actrices les plus belles, à mon sens, elle n'en reste pas moins dans ce film une garce qu'on a envie d'étrangler. Du coup, le personnage de De Niro qui l'aime malgré ses défauts n'en est que plus aimable.


Quoi que l'on puisse dire sur ce film, il est indéniable qu'il reste l'un des plus grands films de mafieux du XXème siècle. Le Parrain, Les Affranchis, Les Incorruptibles... Tous ces films cultes ont inspiré Casino, mais ce dernier reste une unique vision de ces gangsters. Sûrement parce que c'est une histoire vraie, et qu'elle a le mérite d'être impressionnante. On s'dit, si un mec comme Niky Santoro a existé, les flics devaient se mouiller le froc chaque fois qu'ils sortaient de leurs abris.


Après 3 heures environ de films, lorsque l'on arrive à la conclusion sur l'impressionnante musique de The Animals, on se rend compte que Scorsese nous a bien dupé avec son ouverture, et que ça rend le film encore plus intense. Les images d'archives en fin de film (destruction des casinos) renforcent inévitablement le film.


Il y a bien quelques défauts. Scorsese a voulu trop en faire. Du coup, pour les scènes d'explosion, il nous montre ça dans tous les sens, dans tous les plans possibles.


L'explosion de la voiture aurait vraiment marché, si le Martin avait pas abusé de ça.


Un brelan d'artistes, c'est ce qui définit le film. Un réalisateur de génie (Scorsese), un acteur qui ne cessera de m'émerveiller (De Niro), et un acteur que j'aime de plus en plus (Joe Pecsi). Le tout sublimé par un as de coeur (Sharon Stone). Trois acteurs formidables aux interprétations toujours plus grandioses.


Martin Scorsese est un des plus grands réalisateurs que le 7ème art nous ait fourni. Dans ce film, il exploite avec brio la mafia, au travers du parcours de deux amis, dont leur mentalité leur fera jouer des tours, à chacun. Rajoutez une dose de Sharon Stone, et vous avez le meilleur film des années 1990. Un seul mot : BRAVO. Bravo parce que je suis tombé amoureux de ce film. Sur ce, je fonce le revoir.



They buried him while he was still alive


Marvellous
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le 24 janv. 2016

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Marvellous

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