Ciné nostalgie

3 minutes pour 34 cinéastes, issus de 25 pays et pour la plupart palmés.
Ce type de compilation autour d'un thème est devenu courant depuis Paris vu par... et avec ces dernières années 11'09'01: September 11 et Paris, je t'aime.
Cette fois, c'est le cinéma, à la demande de Gilles Jacob, président de Cannes, reine-mère du festival, qui alimente cet exercice de style. Il est délicat de donner un avis définitif, tant l'exercice est par nature divers et inégal. Il y a des lourdeurs, même en 3 minutes et des bijoux rutilants. Moretti est toujours drôle et égocentrique, Lynch parfaitemetnt hermétique, Kitano développe son ironie désespéré, Lelouch y met tout son coeur naïf...
Mais ce qui frappe, c'est qu'à la commande "Parlez-moi de cinéma", la plupart livrent une vision nostalgique, particulièrement les Occidentaux, à coup de souvenirs cinéphiliques, d'hommages aux stars perdues, d'appels à l'époque révolue. Et finalement, on s'aperçoit que les pays émergents sont plus tournés vers l'avant et plus originaux.
Et la France ? Omniprésente mais là encore dans la vision d’Épinal du passé glorieux, ou à travers la Nouvelle vague, Godard, et Bresson.
Au final, l'exercice est très plaisant, même si l'obligation des 3 minutes frustre parfois et si l'incessante succession épuise un peu l'attention.