Avec le temps, le "view askewniverse" s’est mis à ressembler à une série. Et — c’est presque toujours le cas pour les séries — ceux qui n’aiment pas dès le début n’aimeront jamais, tandis ceux qui aiment d’entrée ne se lasseront pas. L’épisode de 2006 fait souvent référence à celui de 1994, mais l’esprit était aussi bien le même dans ceux de 1999 ou de 2001 : tocards assumés, pop culture revendiquée, humour crade et sens du baroque, avec, comme trop souvent, cette tentation de la comédie romantique, pas toujours présentée ironiquement et qui engluera en définitive "Zack et Miri font un porno".
Ce qu’on gardera de "Clerks II", ce n’est donc pas le « message » supposé (« il faut vivre ses rêves », etc.), mais la galerie de personnages oscillant sans cesse entre duos comiques et triangle amoureux, et la construction du scénario qui permet de faire passer tout naturellement une scène d’« érotisme inter-espèces » qui restera dans les annales.