Je suis faible avec les vaches au ski. Je suis une tafiole qui pardonne tout pour retomber en enfance face à deux freaks. Je me suffis délibérément dans le bain philosophique unifié et rabâché des frangin-frangine qui atteint ici des sommets d'insistance puisque c'est multiplié par six. Six époques et six contes paradoxalement squelettiques charcutés sans arrêt pendant 3 heures, pour un simple effet de répercussions et de connivences simplettes entre chaque segment, doublé d'un destructeur d'attention insupportable. Ajoutez Hugh Grant, Susanne Sarandon et d'autres qui s'évanouissent comme par enchantement et des pans entiers de script perdus dans les limbes au profit d'un équilibrage foireux entre le bien et le mal.

Pourtant, je suis faible, j'ai envie de croire que tout cela n'est qu'un et que c'est beau...

Et toujours la résistance à l'autorité, le combat contre l'oppression, la liberté de choix, l'abolition des frontières, l'amour face à la mort, l'amour qui transperce la mort même, la technologie face à la barbarie (Hugh Grant en barbare, +1 / il ne sert à rien, -1), le déjà-vu face à l'espace-temps, le sacrifice pour la liberté, l'élu candide presque hypnotique face à son charisme de lombric, etc, etc. (Oui, c'est tout ce que j'ai envie de dire sur la touche coréenne)... Et Hugo Weaving face à Hugo Weaving. C'est fou comme dés qu'il entre dans le cadre, on ne dit pas : Oh un personnage ! On dit : Oh, Hugo Weaving ! Ça marche aussi pour Tom Hanks et Hugh Grant remarquez... Ah oui, c'est le procédé des mêmes acteurs qui induit ça, ok...

Ces thèmes intéressent néanmoins tout de suite l'amateur affamé. Pourtant, ils sont laissés à l'état de thèmes qui flottent telles des planches jetées sur l'eau. J'ai pu néanmoins y faire mon marché. Les Wachowski, c'est avant tout du mixe visuel et il vaut mieux s'accrocher à ça les deux premières heures. La dernière, c'est la même d'ailleurs, sauf que le montage charcuté passe mieux avec les dénouements. Mais il n'y a rien à dire d'intéressant au niveau du propos franchement : repompage, infusion et remixage de Magnolia, Soylent Green, V pour Vendetta, 1984, Blade runner, 5eme élément, Star Trek, waterworld, 13eme guerrier, Mission, Amadeus, Cocoon, etc. ça compile sec mais rien de nouveau ne s'échappe et rien de vraiment bon non plus hormis une soupe wachowskienne aussi calorique qu'un Financier aux fruits rouges.

En plus, il y a peu d'action, mais elle est de qualité et visuellement, je suis faible. Rien que pour ça, le film est déjà bon. C'est toujours eux qui pensent aux multiples petits détails impératifs. Par exemple, les routes aériennes de Néo-Séoul sont faites avec des rayons bleus sur lesquels les véhicules sont en suspension. C'est con mais c'est tout de suite différent des habituels vaisseaux qui déambulent entre les immeubles ou des voies suspendues aux mécanismes impossibles. Visuellement, ça fait plus ancré dans une SF actuelle tout en gardant de la fantaisie. C'est creusé et toujours détaillé là-dessus même si ça sent le déjà-vu. On pourrait même juste admirer le tatouage que porte Tom Hanks sur sa joue tout en sachant que ça ne sert à rien et que c'est ridicule dans le genre trip world roots, ça passe quand même tout comme les prothèses sur le nez du futur qui forment des déclinaisons de Star Trek intéressantes à mon sens. Les maquillages vieillissants sont moins à la fête par contre...

Au bout du compte, cette mélasse infantile et idéaliste d'universalité de l'Homme à travers le temps, je finirais même par la manger et j'aurais surement totalement craqué si j'avais encore 20 ans... Faible... J'aime bien Halle Berry, Jim Sturgess est vraiment cool, y a Keith David et Jim Broadbent est croustillant. Et la touche Wachowski porte malgré tout les 3 heures.

Je pourrais mettre 7 même... Mais non, c'est vraiment trop de la soupe.

Mais rien que ça : http://www.cinemablend.com/images/news/33823/_1351547825.jpg
... Faible.
drélium
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le 15 mars 2013

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drélium

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