Cosmopolis est un film en roue libre, qu’on imagine écrit dans un moment d’enthousiasme par Cronie tout seul derrière son ordinateur. Extraordinairement bavard et étiré quand on le rapporte à la filmographie du maître, il donne l’impression étonnante d’avoir été fait à partir des dialogues du roman éponyme, transformés en scénario, puis donnés à dire aux acteurs dans une succession de séquences plus statiques les unes que les autres. Des acteurs dont on se demande ce qu’ils font là tant ils paraissent décalés et hors propos, mention spéciale à Robert Pattinson qui semble commencer sa carrière là où Keanu Reeves la termine, c’est-à-dire dans une absence dangereusement proche du néant. On se doutait que Cronenberg, après sa tentative (de suicide ?) freudienne, n’avait plus de direction, là c’est confirmé.