Creed : l'Héritage de Rocky Balboa était un projet sacrément casse-gueule. Comme l'était Rocky Balboa il y a quelques années. Mais Stallone règne tel un empereur sur une franchise décidément immortel.


Loin d'être un simple film de boxe ou un simple Rocky, Creed est un passage de flambeau (Voilà, c'est dit...Creed est un passage flambeau, en même temps j'ai comme l'impression que les critiques positives vont beaucoup se ressembler...), une filiation réussie entre Rocky et Adonis. L'un est vieillissant, malade, l'autre est jeune, un peu raté, plein de fougue et surtout en recherche d'identité.
Rocky devient alors un mentor sage et reposé. La performance de Stallone est magnifique (Tremble Léonardo, tremble !). Elle fait écho a celle qu'il livrait déjà dans Rocky Balboa. Juste, sensible et touchante, Sly a rarement était aussi parfait. Il sublime son héritage. Michael B. Jordan rend une très belle copie lui aussi. D'une, il rend la pareille à Sly mais il donne un vrai relief à cette transmission.
L'aura que Rocky dégage auprès d'Adonis crée une vraie doublette, l'un transmet, l'autre reçoit. Adonis progresse et apprend auprès d'un ancêtre, Rocky réapprend à exister auprès d'un jeune en recherche d'héritage et d'identité.


Creed est une vraie fresque sur la filiation entre un ancien et un jeune. Creed ne révolutionne absolument rien mais fait bien tout ce qu'il entreprend. Les deux heures n'ennuient jamais car Creed, malgré du déjà vu, est intelligent. Le film sait comment tenir sur la longueur grâce à la relation entre Rocky et Adonis, la profondeur des deux personnages, l'attente, la pression, l'envie d'en découdre. Car nous aussi, on a envie d'en découdre à la fin !
Le gars ne boxe pas que pour son histoire, il boxe pour lui, pour sa mère, pour son père, pour Rocky, pour Bianca, pour tout ce que la vie ne lui à jamais donné. Émotionnellement la boxe reste le sport qui se mari le mieux avec le cinéma.


Ryan Coogler surprend même avec une imagination intéressante dans la mise en scène. L'entrée sur le ring du final avec ce travelling vaut le détour, le combat contre Léo (un plan séquence de quasi 5/6 minutes) est une belle prouesse et donne une autre envergure à un simple combat de boxe. C'est immersif au possible et redoutable émotionnellement. Ce footing avec les motos et un rap comme il faut est aussi carrément sympa.


Rocky et Adonis se laissent le droit d'exister chacun successivement dans un film bien mené. L'un est à la lumière puis dans l'ombre, Coogler fait vraiment un beau boulot pour que chacun trouve sa place.

L'héritage est réussi. La transmission a fonctionné. Rocky laisse les caméras à Adonis. C'est à Adonis de profiter du succès dans la défaite. Car comme Rocky dans ses grands moments, la victoire ne se fait pas aux points mais auprès du public. Et comme Rocky dans ses grands moments, c'est toujours celui qui boxe pour autre chose que la victoire qui gagne le public. Un peu comme un Maximus de la boxe "Gagne la foule Maximus, et tu gagneras ta liberté". La liberté d'être fier de son passé et son héritage.


Creed : L'Héritage de Rocky Balboa s'assume de bout en bout. Tout en respectant son passé, Rocky prépare l'avenir. Divertissant et touchant, difficile de ne pas être touché par une histoire qui prend encore une fois au tripes. De The Warriors à La Rage au Ventre en passant par Creed, la boxe n'en fini plus de nous enrager et de nous faire vibrer. L'héritage de Rocky est partout.

Halifax

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