Dans un lycée improbable, un prof se prend d’intérêt pour les écrits d'un jeune élève, ce qui va
les mener vers une situation de plus en plus inextricable.
Jamais là où on ne l'attend, François Ozon adapte librement une pièce de théatre (ce qui ne se voit pas) dans lequel la perversion est le mot clé. On ne sait jamais vraiment ce que ressent le prof pour cet élève, si c'est une forme d'admiration ou une sorte de désir via les écrits car il est celui qui réanime son désir d'enseigner.
C'est incarné par un Fabrice Luchini formidable, tout dans la nuance, et le jeune élève est joué par le prometteur Ernst Umhauer, lui aussi dans une perversion renfermée, à la fois dans le désir de satisfaire son prof mais aussi dans son intrusion chez la famille de son meilleur ami, qui baigne dans quelque chose de presque fantastique dans l'ambiance.


Bien que le film se situe dans la région parisienne, le lycée donne presque à croire qu'on est dans une high school américaine avec ces gens qui doivent porter des tenues, ces longs couloirs comme on a vu dans des tas de films.
Mais l'essentiel du film tient dans la relation ambiguë entre cet élève et ce prof, la femme de ce dernier (impeccable Kristin Scott Thomas) s'inquiétant de plus en plus de la sorte que transe qu'a l'air d'éprouver son mari.
Citons aussi au casting Denis Méhochet, Emmanuelle Seignier, Jean-François Balmer, car il faut dire que c'est très bien joué, chaque rôle ayant sa place sur l'échiquier de la perversion. Il est juste dommage que Kristin Scott Thomas soit un peu évacuée en cours de route, avec sa menace de licenciement dans sa galerie d'art composée de poupées gonflables, mais il y a chez Ozon une certaine forme de jouissance à faire aller ses personnages dans des recoins sombres de leurs âmes.


C'est vraiment un de nos meilleurs réalisateurs actuels, car on aurait bien imaginé Claude Chabrol prendre en mains un tel script.

Boubakar
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de François Ozon

Créée

le 18 nov. 2014

Critique lue 223 fois

4 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 223 fois

4

D'autres avis sur Dans la maison

Dans la maison
eloch
8

" Elle ne voulait plus imiter, elle voulait vivre "

Une avant-première parisienne, un soir, et cette phrase "Fabrice Luchini n'a pas pu venir, il a eu un contre-temps" et dès lors devant la sourde acclamation de la salle on se pose une question:...

le 9 oct. 2012

62 j'aime

Dans la maison
clairemouais
4

MAISONMAISONMAISONMAISONMAISONMAISONMAISONMAISON.

C'est pas fondamentalement mauvais. Mais ça veut pas non plus dire que c'est bon. L'idée de départ pourrait être plutôt sympa, l'histoire d'un élève de seconde qui écrit plutôt bien et remet à son...

le 18 oct. 2012

58 j'aime

9

Dans la maison
Electron
6

Il y a toujours un moyen d'entrer

François Ozon est un réalisateur intelligent qui commence à bien connaître son métier. J’ai vu Dans la maison en avant-première, sans le moindre a priori et j’ai passé une soirée agréable de...

le 9 oct. 2012

50 j'aime

8

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9